Sur France Info, Daniel Fievet propose une chronique dédiée aux supervolcans et à leurs éruptions. Quelques minutes tout à fait dignes d’intérêt sur une expérience scientifique visant à mieux comprendre les raisons de ces explosions particulièrement dévastatrices.

L’île apparue au large du Japon en novembre dernier nous donne l’occasion de revenir sur ce type de phénomènes, nommés éruptions surtseyennes depuis l’apparition de l’île de Surtsey, au large de l’Islande, en 1963.

Ce type d’éruption est caractéristique de l’interaction entre du magma brûlant et une grande quantité d’eau de mer ou d’un lac. Cependant pour qu’un tel phénomène puisse se produire il faut une faible profondeur d’eau, car une trop grande épaisseur étoufferait, sous une pression bien trop forte, toute tentative d’explosion. Une éruption sursteyenne se divise en trois phases : une sous-marine, une hydromagmatique, et une aérienne. Lors de la phase sous-marine, la lave s’échappe par une fissure au fond de l’océan. Au début, la pression de l’eau empêche toute activité explosive, et le volcan sous-marin grandit, s’approchant de plus en plus de la surface. La quantité d’eau faisant pression sur le volcan diminue, et lorsque la pression de l’eau est trop faible, la lave se fragmente sous le choc thermique. On voit alors apparaître un panache au-dessus de la surface, panache composé majoritairement de vapeur d’eau mais aussi de cendres volcaniques. Le volcan continue à grandir, et peu à peu à émerger, jusqu’à ce que la cheminée volcanique débouche au-dessus du niveau de l’eau. On entre dans la phase aérienne, pendant laquelle le rôle de l’eau diminue, et l’éruption continue suivant le type de lave émis par le volcan.

Un schéma de ce type d’éruption en résume les différentes phases.

Ce type d’explosion a également été observé au large de Faial, dans l’archipel des Açores. C’est ainsi qu’est né le volcan de Capelinhos, à l’ouest de l’île, en 1957, soit avant l’île de Surstey.

Photo : Capelinhos, sur l’île de Faial, archipel des açores

On l’apprend aujourd’hui sur le site du Monde, une explosion volcanique sous-marine a fait émerger une île au large des côtes au Japon, ce mercredi 20 novembre. L’île est fumante et un volcanologue a précisé qu’elle pouvait aussi bien disparaître aussi vite qu’elle était apparue, comme se stabiliser. D’environ 200 mètres de diamètre, l’îlot est situé dans l’archipel d’Ogasawara, à environ 1000km au sud de Tokyo.

Ce n’est pas la première fois qu’une île apparaît subitement, suite à une éruption volcanique. C’est le cas de l’île de Surtsey, au sud de l’Islande, dont la formation a duré les 4 ans de l’éruption volcanique, entre 1963 et 1967, et aussi de Capelinos, aux Açores, apparue en 1957. On parle d’ailleurs d’éruption surtseyenne, bien que l’apparition de Capelinos soit antérieure à celle de l’île de Surtsey !

Photo : le phare de Capelinos , sur l’île de Faial, aux Açores

 

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Le volcan Merapi, sur l’île de Java, est entré en éruption ce lundi 18/11, à 4h53 du matin. L’explosion a surpris les habitants, et plus de 600 familles ont rejoint les centres d’évacuation. Mais le niveau d’alerte est resté « normal », et la plupart des familles ont retrouvé leur village dans la journée. Les volcanologues indonésiens parlent d’une éruption phréatique, certainement due aux fortes pluies qui ont touché Yogyakarta dimanche, et au séisme de magnitude 4,7 qui a été enregistré dans l’ouest de Java juste avant l’éruption. ( source : Claude Granpey ).

Le Sinabung est à nouveau entré en éruption jeudi 07/11 entre 6 heures et 9 heures (heure locale) avec un panache de cendre qui a atteint 3 km de hauteur. Les secteurs situés à l’est, au sud et au sud-est du volcan ont reçu une bonne pluie de cendre. Les retombées de cendre affectent de plus en plus les villages autour du volcan et ont tendance à dépasser le périmètre de sécurité de 3 km mis en place au début de l’éruption. Les panaches de cendre atteignent une hauteur de 4 km tandis que des avalanches pyroclastiques dévalent les flancs du volcan sur plusieurs centaines de mètres. Les villageois ont été relogés dans une zone éloignée du Sinabung, donc à l’abri du danger.
L’éruption avait été précédée d’une série de petites explosions mercredi après-midi et jeudi matin jusqu’à la crise éruptive.
Il est demandé à la population de trois villages – Sukamerian, Bekerah and Simacem- de s’éloigner afin d’éviter l’exposition à la cendre.

La dernière éruption du Sinabung a eu lieu en septembre dernier. 15 000 personnes avaient alors été évacuées et relogées dans des tentes et des bâtiments publics.
Une autre éruption avait déjà eu lieu en août 2010.

Source : Claude Granpey.

( photo 80 Jours Voyages : le Semeru, sur l’île de Java )

Décidément, l’éruption de l’Eyjafjöll en Islande en mars 2010 a des conséquences inattendues… elle sert en effet de prétexte au nouveau film de Alexandre Coffre, dont la filmographie semble faite de comédies plutôt grasses et peu subtiles, mais reconnaissons que nous n’en avons vu aucune… et laissons-lui le bénéfice du doute. Etant donnés la bande-annonce et le pitch, il semble donc que l’éruption du volcan islandais oblige un couple divorcé à prendre la route ensemble pour assister au mariage de leur fille en Grèce. Gageons donc qu’aucune image de l’ Islande ne sera visible dans le film et que de ce petit pays, les spectateurs n’apprendront rien, si ce n’est qu’il s’y trouve des volcans aux noms imprononçables. Rappelons d’ailleurs qu’Eyjafjallajökull est le nom de la calotte glaciaire qui recouvre le volcan Eyjafjöll… au nom pas si imprononçable que ça !

France 2 a diffusé le docu-fiction « Face au volcan tueur » pour le 22ème anniversaire de la disparition de Katia et Maurice Krafft.

« Le 3 juin 1991, mont Unzen, au Japon. Après 200 ans de sommeil, le volcan s’est réveillé depuis cinq jours. Journalistes, photographes, cameramen, scientifiques, politiques, ce matin-là, tous les regards sont tournés vers le volcan, suspendus aux pulsations de son coeur. Katia et Maurice Krafft, célèbres vulcanologues, aventuriers et spécialistes des volcans tueurs, s’attendent à être les témoins privilégiés d’une explosion magistrale. Avec eux, leur ami et confrère américain, Harry Glicken. Mais l’événement se transforme en drame. Les trois savants y laissent la vie avec une quarantaine d’autres personnes. »

Ce docu-fiction rappelle qu’un volcan reste dangereux, même pour des personnes aussi expérimentées que Katia et Maurice Krafft.

Le risque zéro n’existe pas lorsque l’on souhaite approcher la zone active d’un volcan mais il est vrai que l’expérience, la connaissance du terrain et le fait de placer la sécurité comme une  priorité, permettent de pallier aux dangers évitables… C’est, en tout cas, notre philosophie. N’oublions donc jamais de rester humble et prudent face aux volcans….

Ce film, qui ne rend malheureusement pas hommage aux Krafft pour leur travail et leur contribution à la connaissance des volcans, nous rappelle tout de même que nous sommes vraiment peu de chose face à la nature.

Voir le film sur France 2 Replay ICI

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Notre dernière  expédition dans le désert du Danakil cet hiver s’est déroulée en mars d’où nous rapportons quelques images toujours aussi extraordinaires des deux volcans actifs, le Dallol et l’Erta Alé. Pour ce dernier, le lac de lave était à un niveau assez haut (environ 10 à 12m de profondeur), rendant son observation des plus impressionnante !

Un voyage dans la dépression du Danakil, sur les volcans Dallol et Erta Ale, est un voyage destiné à ceux qui aiment vivre des expériences uniques et découvrir des paysages surnaturels. Dans le désert Afar, une des régions les plus inaccessibles et les plus chaudes du monde, les caravanes et les travailleurs de sels forment un étonnant spectacle ; les couleurs du Dallol quant à elles ne sont égales à aucune autre, et le lac de lave de l’Erta Ale permet d’assister à un tout autre spectacle, tout aussi fascinant.

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N’attendez pas pour nous rejoindre sur l’un de nos séjours  sur les volcans d’Ethiopie.

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Le volcan Sete Cidades est situé à l’extrême ouest de l’île de São Miguel. Cette île de 65 km de long pour 16 km de large est la plus grande de l’archipel des Açores. Sur cette superficie de 744 km2, on trouve 3 stratovolcans actifs, le Fofo, le Furnas et Sete Cidades.

Ce dernier occupe à lui seul une superficie de 110km2 et culmine à 873m. Sa large et profonde caldeira, d’un diamètre de 5km et d’une profondeur de 350m, est occupée par un lac.

L’émersion de ce volcan est récente : moins de 250 000 ans. Le volcan actuel se serait construit autour de 3 éruptions paroxystiques ayant eu lieu il y a 36 000, 29 000 et 16 000 ans. L’effondrement des différentes parties de la caldeira se serait alors déroulé en 3 temps au cours de ces éruptions.

Ce complexe volcanique est encore très actif puisqu’il a connu 17 éruptions explosives dans la caldeira et 4 éruptions stromboliennes adventives au cours des 5000 dernières années. On peut aussi intégrer dans l’activité du complexe volcanique les 3 éruptions surtseyennes (éruption initialement sous-marine atteignant la surface) observées dans les temps historiques à faible distance des côtes (janvier 1811, juin 1811 et 1638) et probablement quelques éruptions sous-marines dont le nombre est très souvent sous-évalué car les moyens de détection et de surveillance sont très récents.

Aujourd’hui, l’immense cratère de sete Cidades est occupé par deux lacs qui communiquent entre eux, entourés d’une végétation luxuriante. Le site, magnifique, fait partie des atouts touristiques majeurs de l’île de São Miguel, parmi les nombreux autres attraits qu’offre l’archipel des Açores.

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Le strato-volcan FOGO situé au centre de l’île de Sao Miguel (Açores) est connu pour sa caldeira de 3km en partie occupée par un lac, le lagoa do Fogo. Il fait partie des trois strato-volcans actifs de l’île avec Sete Cidades et Furnas, qui sont reliés entre eux par la région des pics, alignement de cônes de scories.

Ce volcan haut de 947m s’étend sur une surface de 130km2 pour un volume de 44km3. On estime l’émersion du volcan à quelques 200 000 ans, mais la caldeira n’est apparue qu’il y a 35 000 ans lors d’une éruption majeure. Depuis, le volcan à connu des éruptions explosives sommitales (de type plinien et subplinien) caractérisées par des dépôts de ponces et des coulées pyroclastiques. Ainsi, les études géologiques permettent d’estimer que ces derniers 5000 ans ont connu 7 éruptions sommitales explosives et 4 manifestations stromboliennes ou effusives à la périphérie du volcan. L’une d’elle est d’ailleurs l’éruption historique du Pico Queimado qui n’a duré que 26 jours en juillet 1563. Cette dernière a été précédée de peu par une éruption explosive plinienne dans la caldeira du 26 au 30 juillet 1563.

 De nos jours, le Fogo et son lac de cratère est l’un des plus beaux sites de l’île. Une route de montagne avec  plusieurs belvédères permet d’apprécier ce paysage et le lac d’un bleu profond. Toutefois, comme de nombreux volcans il n’est pas rare que les sommets accrochent les nuages et il peut être opportun de prévoir la visite du Lagoa do Fogo le matin. Il est possible par un sentier escarper de descendre jusqu’au bord du lac.

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