Earth of Fire est un blog dédié aux volcans. Bernard Duyck est la personne derrière ce blog. Actualité volcanique, articles scientifiques, récits et photos de voyage, il y a de quoi ravir les passionnés de volcanologie ! Dites-nous en un peu plus sur vous ? Comment vous est venu cette passion pour les volcans? En plus de ma profession de pharmacien d'officine, le besoin de compenser côté nature m'a fait intéresser à l'ornithologie tout d'abord. Le développement des premiers reportages sur les volcans d'Haroun Tazieff, puis les films de Maurice et Katia Krafft, dont son expérience en canot pneumatique sur le lac acide du Kawah Ijen, m'ont inoculé le virus et l'envie de vivre ces moments sur le terrain. J'ai pu descendre dans le cratère de l'Ijen lors d'un périple en Indonésie en 2001 ... et depuis, l'odeur du soufre m'a emmené sur bien d'autres volcans. Votre blog affiche 6289 articles, c'est impressionnant ! Maintenir ce site à jour doit être un travail assez conséquent, comment faites-vous pour vous renseigner et maintenir cette cadence? Il faut relativiser: je diviserai déjà le chiffre par deux, puisqu'il y a une traduction des articles en anglais, et cela se répartit sur onze années. Le travail de récolte des nouvelles et la rédaction des articles quotidiens me prend deux à trois heures, auxquelles s'ajoutent le temps consacré à la lecture des articles scientifiques et livres sur la volcanologie. J'ai une liste d'observatoires volcanologiques et d'instituts qui me permettent d'accéder à leur suivi quotidien d'une part, et un réseau d'amis qui m'alertent de l'activité des volcans proches de chez eux et m'envoient leurs photos; les réseaux sociaux viennent compléter mes sources. Comment passe-t-on de passionné de volcans à bloggeur? D'une part, je n'étais pas satisfait par l'information existante, uniquement textuelle, et d'autre part, un
Earth of Fire est un blog dédié aux volcans. Bernard Duyck est la personne derrière ce blog. Actualité volcanique, articles scientifiques, récits et photos de voyage, il y a de quoi ravir les passionnés de volcanologie !
Dites-nous en un peu plus sur vous ? Comment vous est venu cette passion pour les volcans?
En plus de ma profession de pharmacien d’officine, le besoin de compenser côté nature m’a fait intéresser à l’ornithologie tout d’abord. Le développement des premiers reportages sur les volcans d’Haroun Tazieff, puis les films de Maurice et Katia Krafft, dont son expérience en canot pneumatique sur le lac acide du Kawah Ijen, m’ont inoculé le virus et l’envie de vivre ces moments sur le terrain. J’ai pu descendre dans le cratère de l’Ijen lors d’un périple en Indonésie en 2001 … et depuis, l’odeur du soufre m’a emmené sur bien d’autres volcans.
Votre blog affiche 6289 articles, c’est impressionnant ! Maintenir ce site à jour doit être un travail assez conséquent, comment faites-vous pour vous renseigner et maintenir cette cadence?
Il faut relativiser: je diviserai déjà le chiffre par deux, puisqu’il y a une traduction des articles en anglais, et cela se répartit sur onze années. Le travail de récolte des nouvelles et la rédaction des articles quotidiens me prend deux à trois heures, auxquelles s’ajoutent le temps consacré à la lecture des articles scientifiques et livres sur la volcanologie. J’ai une liste d’observatoires volcanologiques et d’instituts qui me permettent d’accéder à leur suivi quotidien d’une part, et un réseau d’amis qui m’alertent de l’activité des volcans proches de chez eux et m’envoient leurs photos; les réseaux sociaux viennent compléter mes sources.
Comment passe-t-on de passionné de volcans à bloggeur?
D’une part, je n’étais pas satisfait par l’information existante, uniquement textuelle, et d’autre part, un événement familial m’a contraint à limiter fortement mes vagabondages. Comme j’aime bien être toujours occupé, j’ai partagé mon temps à la maison entre le blog, le jardinage, et les diverses charges domestiques. Le blog permet de m’évader, et de partager mes lectures, mes informations et quelques photos de voyage avec le monde des volcanophiles.
Dans le monde des volcans, un petit coup de cœur?
Le choix n’est pas facile ! Mais mon préféré demeure l’Ol Doinyo Lengai, le volcan sacré des Maasaï, en Tanzanie.
Il reste lié à mes plus fortes sensations de voyage, par les efforts consentis pour le gravir, et en redescendre, avec un matériel d’occasion réduit au minimum … puisque mon sac n’avait pas suivi, à l’amitié qui en est née avec un compagnon d’expédition, aux belles rencontres avec les nomades, et la merveilleuse nature du pays.
A l’heure où la sismicité sur la Péninsule de Reykjanes et la formation d’un dyke dans la zone située entre Fagradalsfjall et Keilir divisent les volcanologues sur la possibilité d’une éruption à court terme, il est intéressant de rappeler que la région est sujette à de nombreuses manifestations géothermiques. Moins connu que le site de Krysuvik, le lac de Kleifarvatn à quelques kilomètres de Keilir est sujet à des manifestions géothermiques plus ou moins importantes au fil des ans comme en témoignent ces photos prises à l’extrémité sud du lac en 2011. Quant à une éruption sur la péninsule, seul l’avenir nous dira si le magma parvient à parcourir ce dernier kilomètre avant d’atteindre la surface ? Découvrez nos voyages en Islande
A l’heure où la sismicité sur la Péninsule de Reykjanes et la formation d’un dyke dans la zone située entre Fagradalsfjall et Keilir divisent les volcanologues sur la possibilité d’une éruption à court terme, il est intéressant de rappeler que la région est sujette à de nombreuses manifestations géothermiques.
Moins connu que le site de Krysuvik, le lac de Kleifarvatn à quelques kilomètres de Keilir est sujet à des manifestions géothermiques plus ou moins importantes au fil des ans comme en témoignent ces photos prises à l’extrémité sud du lac en 2011.
Quant à une éruption sur la péninsule, seul l’avenir nous dira si le magma parvient à parcourir ce dernier kilomètre avant d’atteindre la surface ?
Nommé d'après l'amiral portugais qui a découvert l'île en 1506, Tristan da Cunha se trouve avec Inaccessible, Nightingale, Middle et Stoltenhoff à mi-chemin entre l'Amérique du Sud et l'Afrique. Cette île reste très petite, d’une largeur de 13 km. Le volcan bouclier, d’une hauteur de 2060 m, a connu des éruptions provenant du sommet du cratère, le Queen Mary’s Peak. Cette île a connu une éruption volcanique en Octobre 1961. Bien que de légères secousses aient été ressenties à Tristan Da Cunha pendant deux mois, des scientifiques anglais ont pensé que les chocs résultaient d'un léger tassement de la surface de la terre le long d'une possible ligne de faille. À la mi-septembre, le tremblement de terre le plus important s’est produit. Fin septembre, un autre événement alarmant se produisit. Deux falaises ont commencé à se désintégrer, les roches se sont écrasées au pied, soulevant des nuages de poussière d’une trentaine de mètre de haut. Chaque secousse a apporté plus de roches dévalants vers le village, mais les habitants de l'île ont accepté la situation avec stoïcisme. Un jour, les villageois ont découvert qu'ils ne pouvaient plus bouger les portes et les fenêtres de chez eux. Beaucoup d'insulaires décidèrent de quitter leurs maisons pour aller plus à l'est du village. Le lendemain, de nouvelles fissures et crevasses ont lacéré la pente à 200 mètres de la maison la plus à l'est. Il a été décidé d'évacuer le village. Les 264 habitants de l’île ont dû être évacués en Angleterre pendant 18 mois. Découvrez une autre île de l’Atlantique, Les Açores Sources : Global Volcanism Program Home to Lonely Tristan da Cunha, de James P.Blair, National Geographic, Janvier 1964. Death of an Island, Tristan Da Cunha, de P.J.F. Wheeler, National Geographic, Mai 1962
Nommé d’après l’amiral portugais qui a découvert l’île en 1506, Tristan da Cunha se trouve avec Inaccessible, Nightingale, Middle et Stoltenhoff à mi-chemin entre l’Amérique du Sud et l’Afrique. Cette île reste très petite, d’une largeur de 13 km. Le volcan bouclier, d’une hauteur de 2060 m, a connu des éruptions provenant du sommet du cratère, le Queen Mary’s Peak. Cette île a connu une éruption volcanique en Octobre 1961.
Bien que de légères secousses aient été ressenties à Tristan Da Cunha pendant deux mois, des scientifiques anglais ont pensé que les chocs résultaient d’un léger tassement de la surface de la terre le long d’une possible ligne de faille. À la mi-septembre, le tremblement de terre le plus important s’est produit.
Fin septembre, un autre événement alarmant se produisit. Deux falaises ont commencé à se désintégrer, les roches se sont écrasées au pied, soulevant des nuages de poussière d’une trentaine de mètre de haut. Chaque secousse a apporté plus de roches dévalants vers le village, mais les habitants de l’île ont accepté la situation avec stoïcisme. Un jour, les villageois ont découvert qu’ils ne pouvaient plus bouger les portes et les fenêtres de chez eux. Beaucoup d’insulaires décidèrent de quitter leurs maisons pour aller plus à l’est du village. Le lendemain, de nouvelles fissures et crevasses ont lacéré la pente à 200 mètres de la maison la plus à l’est. Il a été décidé d’évacuer le village.
Les 264 habitants de l’île ont dû être évacués en Angleterre pendant 18 mois.
Découvrez une autre île de l’Atlantique, Les Açores
Sources :
Global Volcanism Program
Home to Lonely Tristan da Cunha, de James P.Blair, National Geographic, Janvier 1964.
Death of an Island, Tristan Da Cunha, de P.J.F. Wheeler, National Geographic, Mai 1962
Le chaudron de vulcain est un site principalement dédié à l’actualité des volcans. Cette mine d’or a aussi pour vocation d’être pédagogique (fiche volcan, vidéo, lexique et bibliographie). George Vitton est la personne derrière ce blog. Il a également publié un livre de photos, Volcans de légende. Vous êtes un passionné de volcan, maintenir ce site à jour doit être un travail assez conséquent, comment faites-vous pour vous renseigner et maintenir cette cadence? Ce n’est pas facile tous les jours. Je prends les infos auprès des sites gouvernementaux, des observatoires volcanologiques et (parfois) des journaux locaux. Il faut compter environ 2 heures pour la rédaction du bulletin. Tous les jours, samedi dimanche compris. Durant les "temps de vaches maigres" (avec peu d’éruptions), il faut aller chercher vers des volcans peu médiatiques. Le reste du temps, j'arrive à "m'avancer " durant la soirée... Quand est-ce que votre passion pour les volcans a-t-elle débuté? Je remercie mes parents qui ont toujours mis dans mes mains des LIVRES. Notamment des recueils du "Reader Digest" ou j'ai lu des centaines de fois un article sur l'éruption du Krakatau, dans le détroit de la Sonde. Cela a été mis en sommeil, et cela est remonté vers mes 45 ans. J'allais en vacances à l'époque en Sicile. J'avais trouvé un volcanologue Suisse, Mr Thierry Basset, qui faisait le tour des volcans de Sicile avec des profs de l'Université de Genève. Je les ai rejoint sur l'Etna. Géologues, volcanologues, botanistes, entomologistes... Je suis devenu un buvard, perdu pour le reste du monde. Vous avez également publié un livre de photos de volcans «volcans de légende » où l’on découvre des volcans des quatre coins du monde avec des explications volcanologiques et des légendes autour des volcans en question. Comment avez eu l’idée ? Quel a été
Le chaudron de vulcain est un site principalement dédié à l’actualité des volcans. Cette mine d’or a aussi pour vocation d’être pédagogique (fiche volcan, vidéo, lexique et bibliographie). George Vitton est la personne derrière ce blog. Il a également publié un livre de photos, Volcans de légende.
Vous êtes un passionné de volcan, maintenir ce site à jour doit être un travail assez conséquent, comment faites-vous pour vous renseigner et maintenir cette cadence?
Ce n’est pas facile tous les jours. Je prends les infos auprès des sites gouvernementaux, des observatoires volcanologiques et (parfois) des journaux locaux. Il faut compter environ 2 heures pour la rédaction du bulletin. Tous les jours, samedi dimanche compris. Durant les « temps de vaches maigres » (avec peu d’éruptions), il faut aller chercher vers des volcans peu médiatiques. Le reste du temps, j’arrive à « m’avancer » durant la soirée…
Quand est-ce que votre passion pour les volcans a-t-elle débuté?
Je remercie mes parents qui ont toujours mis dans mes mains des LIVRES. Notamment des recueils du « Reader Digest » ou j’ai lu des centaines de fois un article sur l’éruption du Krakatau, dans le détroit de la Sonde. Cela a été mis en sommeil, et cela est remonté vers mes 45 ans. J’allais en vacances à l’époque en Sicile. J’avais trouvé un volcanologue Suisse, Mr Thierry Basset, qui faisait le tour des volcans de Sicile avec des profs de l’Université de Genève. Je les ai rejoint sur l’Etna. Géologues, volcanologues, botanistes, entomologistes… Je suis devenu un buvard, perdu pour le reste du monde.
Vous avez également publié un livre de photos de volcans «volcans de légende » où l’on découvre des volcans des quatre coins du monde avec des explications volcanologiques et des légendes autour des volcans en question. Comment avez eu l’idée ? Quel a été votre expérience d’écrire un livre ? Souhaiteriez-vous sortir un autre livre ?
Si on m’avait dit un jour que je publierai mes photos…. C’est venu d’une discussion. Mon banquier cherchait une idée de cadeau pour ses clients. De fil en aiguille, l’idée d’un bouquin photo est venue. C’est une expérience fabuleuse, de trouver un fil conducteur. Mon ami Jacques Marie Bardintzeff a gentiment rédigé la préface. J’ai découvert les éditions, leurs rotatives… Exceptionnel. Maintenant, un autre livre … pourquoi pas ? Peut-être les mémoires d’un autodidacte face aux volcans ???
Quels sont vos volcans préférés?
Ben, je ne pense pas qu’il y en ai un… Ils sont tous fabuleux. L’Erta Ale et le Dallol peut-être ? Mais aussi le Klyuchevskoy, Stromboli, le Kawah Ijen, mon cher Krakatau.. Sans oublier le Yasur, le Bembow et sa longue descente… Non, je n’y arrive pas….
Des nouvelles de vos projets de conférences et/ou d’animation pédagogique?
Cela se résume en peu de mots : COVID 19
Et pour sortir un peu des volcans, vous vivez dans un moulin?
Notre havre de paix. Ce moulin date d’avant 1600 (les archives ont été brûlées). Il servait à faire de la farine panifiable. Actuellement, il ne produit plus de farine, mais, grâce à sa retenue d’eau, de l’électricité au moyen d’une turbine. Ce système chauffe un ballon d’eau qui permet d’économiser 2,5 tonnes d’équivalent CO2, pour chauffer 3 logements. Lieu à défendre contre les attaques écologistes qui militent pour la continuation hydrologique des rivières. Il faut juste noter que la Teyssonne, qui l’alimente, est à sec chaque année durant 4 mois. Les poissons sont bien heureux de survivre dans la retenue d’eau. Et ce microcosme est (jusqu’à ce jour) l’habitat de 44 espèces d’oiseaux (sédentaires ou non ) que nous avons pu observer, photographier. Donc une nouvelle source de passion: après les volcans, les oiseaux.
Un article de P. Thiran Avant- Propos Dans la première partie de cette chronique, il était expliqué comment notre planète contenait 1500 espèces minérales il y a 2,5 Mrda. Cette seconde partie va montrer comment apparurent 2700 minéraux supplémentaires pour atteindre le total actuel de 5200 espèces identifiées et reconnues officiellement. Le “Great Oxydation Event” Ce nouvel apport, le quatrième, est dû au “Great Oxydation Event”, comme le qualifie Robert M. Hazen, géophysicien au Carnegie Institution, qui est considéré comme pionnier de l’évolution de la minéralogie terrestre. Il y a 2,5 Mrda, l’atmosphère terrestre était privée d’oxygène, ce dernier élément étant engagé seulement sous forme d’eau et gaz carbonique. A partir de cette époque, commença à intervenir l’interaction entre le vivant (ou l’organique) et le minéral, laquelle va être à la base de l’apparition de nouveaux minéraux. Les minéraux sources d'énergie Dans un premier temps, ce sont les minéraux existants qui vont permettre le développement des premières formes de vie, les bactéries, en leur apportant l’énergie nécessaire grâce à leurs propriétés chimiques. Au cours de ce processus, se créèrent d’immenses dépôts de fer rubannés, (alternance d’oxydes de fer rouges et de silice blanche) appelés itabirites, qui se déposèrent au fond des océans et qui constituent 90 % des gisements de fer actuellement en exploitation, notamment en Australie. La poursuite du développement de la vie bactérienne amena un nombre suffisant de cyanobactéries ( ou algues bleues) à la surface des océans pour progressivement apporter de l’oxygène dans l’atmosphère par absorption du gaz carbonique ( CO2) et rejet d’oxygène sous l’action de la lumière solaire, c’est à dire par photosynthèse. Parmi les traces de cette activité bactérienne qui subsistent de nos jours, on peut voir dans le sud du Maroc de vastes dépôts de Stromatolites, constructions laminées de carbonates. N.B.
Un article de P. Thiran
Avant- Propos
Dans la première partie de cette chronique, il était expliqué comment notre planète contenait 1500 espèces minérales il y a 2,5 Mrda. Cette seconde partie va montrer comment apparurent 2700 minéraux supplémentaires pour atteindre le total actuel de 5200 espèces identifiées et reconnues officiellement.
Le “Great Oxydation Event”
Ce nouvel apport, le quatrième, est dû au “Great Oxydation Event”, comme le qualifie Robert M. Hazen, géophysicien au Carnegie Institution, qui est considéré comme pionnier de l’évolution de la minéralogie terrestre.
Il y a 2,5 Mrda, l’atmosphère terrestre était privée d’oxygène, ce dernier élément étant engagé seulement sous forme d’eau et gaz carbonique. A partir de cette époque, commença à intervenir l’interaction entre le vivant (ou l’organique) et le minéral, laquelle va être à la base de l’apparition de nouveaux minéraux.
Les minéraux sources d’énergie
Dans un premier temps, ce sont les minéraux existants qui vont permettre le développement des premières formes de vie, les bactéries, en leur apportant l’énergie nécessaire grâce à leurs propriétés chimiques. Au cours de ce processus, se créèrent d’immenses dépôts de fer rubannés, (alternance d’oxydes de fer rouges et de silice blanche) appelés itabirites, qui se déposèrent au fond des océans et qui constituent 90 % des gisements de fer actuellement en exploitation, notamment en Australie. La poursuite du développement de la vie bactérienne amena un nombre suffisant de cyanobactéries ( ou algues bleues) à la surface des océans pour progressivement apporter de l’oxygène dans l’atmosphère par absorption du gaz carbonique ( CO2) et rejet d’oxygène sous l’action de la lumière solaire, c’est à dire par photosynthèse.
Parmi les traces de cette activité bactérienne qui subsistent de nos jours, on peut voir dans le sud du Maroc de vastes dépôts de Stromatolites, constructions laminées de carbonates.
N.B. Les cyanobactéries sont encore actives de nos jours.
L’oxygène source de développement pour les végétaux
La présence d’oxygène dans l’air permit le développement de végétaux sur les terres émergées qui, à leur tour contribuèrent, par photosynthèse de leur chlorophylle, à l’accroissement de l’oxygène dans l’atmosphère terrestre. Progressivement, la teneur en oxygène s’accrût, mais il fallut environ 2 Mrda pour atteindre la valeur actuelle de 21%. La formation de nouveaux minéraux se réalisa progressivement en fonction de la disponibilité de l’oxygène dans l’atmosphère terrestre. En effet, pour former des composés oxydés stables, les éléments comme le fer, le nickel, le cuivre, le cobalt, le manganèse, le plomb, l’uranium, … ont besoin d’une quantité d’oxygène qui leur est propre. Par exemple, avec le cuivre, se forma d’abord l’oxyde rouge, la cuprite, et ultérieurement les minéraux plus oxydés, comme l’azurite bleue et la malachite verte.
C’est selon une chronologie similaire, qu’apparurent successivement les composés minéralogiques de complexité croissante des éléments atomiques cités ci-dessus.
Des minéraux richement colorés
Contrairement aux minéraux des phases précédentes qui étaient de couleur sombre, parfois brillante comme les sulfures, les minéraux de cette quatrième phase sont richement colorés:
les uranifères offrent une palette de couleurs fascinantes,
des composés du cuivre des verts et des bleus attrayants,
certains du cobalt du pourpre brillant,
d’autres du plomb du rouge orangé ou du vert jaunâtre,
et beaucoup d’autres que l’on peut admirer dans les publications ou les expositions sur la minéralogie
Les minéraux aujourd’hui
De nouveaux minéraux, à base d’oxydes de fer et de manganèse apparaissent encore de nos jours, dans les argiles sous l’action de bactéries. Enfin, il a peut-être des minéraux qui n’ont pas encore été découverts. Cette hypothèse est soutenue par le fait que certaines exploitations minières ont révélé des composés minéralogiques que l’on n’a pas trouvés ailleurs.
Ce qui précède amène à considérer que le nombre de 5200 minéraux officiellement reconnus est probablement provisoire.
A noter enfin, que sur la planète Mars on n’a trouvé jusqu’à présent qu’environ 500 minéraux et 300 sur la Lune, en raison de l’insuffisance de chaleur interne et d’eau sur ces deux planètes.
Sources bibliographiques pour les 2 parties.
– The Story of the Earth, Robert M.Hazen, Penguin Books, 2013,
– Mineral Evolution, Robert M.Hazen, The Mineralogical Record, volume 46, Nov.Dec. 2015,
– Ce que disent Les Minéraux, Patrick Cordier et Hugues Leroux, Belin, 2008,
– Roches et Minéraux du Monde, Ronald L. Bonewitz, Delachaux et Niestlé, 2014,
– 101 Minéraux et Pierres Précieuses, Jean-Claude Boulliard, Dunod, 2016,
– L’Evolution des Minéraux, Pierre Gatel, Le Cahier des Micromonteurs, Hors-série Mars 2018.
La minéralogie comme la volcanologie sont des sciences qui évoluent avec le temps au fur et à mesure de l’avancée de la recherche et des connaissances. Ce qui est vrai à un instant T peut être remis en cause le lendemain.
Philippe Thiran, l’auteur de ce post, se tient à disposition de ceux qui voudraient échanger à propos des notions géologiques présentées. Vous pouvez nous contacter pour avoir ses coordonnées personnelles.
La société de volcanologie Genève (suisse) est une association fondée en 1985. Elle a pour but de promouvoir l’étude et la connaissance dans la volcanologie. Elle propose également des rencontres et des conférences. Depuis 1985, il existe un bulletin mensuel. La SVG a été précurseur pour collecter et partager les informations sur l'actualité volcanique autour du monde, bien avant la démocratisation d'internet. Les passionnés ont pour habitude de se retrouver tous les deuxième lundi du mois pour une soirée de conférence et de projections d'images des abonnés. Un moment de partage pour les passionnés de volcans et de voyages. Ah oui, on a oublié de préciser, les participants de toutes nationalités sont les bienvenues dans l'association ;) Découvrez le site internet : SVG
La société de volcanologie Genève (suisse) est une association fondée en 1985. Elle a pour but de promouvoir l’étude et la connaissance dans la volcanologie. Elle propose également des rencontres et des conférences. Depuis 1985, il existe un bulletin mensuel.
La SVG a été précurseur pour collecter et partager les informations sur l’actualité volcanique autour du monde, bien avant la démocratisation d’internet.
Les passionnés ont pour habitude de se retrouver tous les deuxième lundi du mois pour une soirée de conférence et de projections d’images des abonnés. Un moment de partage pour les passionnés de volcans et de voyages. Ah oui, on a oublié de préciser, les participants de toutes nationalités sont les bienvenues dans l’association 😉
Après avoir voyagé dans le monde entier à observer les volcans, Claude Grandpey nous décrit territoire par territoire les glaciers menacés par le réchauffement climatique. D’un ton alarmiste l’auteur explique que la planète doit être protégée. Mêlant expérience personnelle et avis des scientifiques, Claude Grandpey nous dépeints les conséquences du réchauffement climatique. Il nous explique également les solutions utilisées par les autorités afin de ralentir, à notre échelle humaine, les effets néfastes du réchauffement climatique. Retrouvez son dernier livre : Site de Claude Grandpey Découvrez nos voyages
Après avoir voyagé dans le monde entier à observer les volcans, Claude Grandpey nous décrit territoire par territoire les glaciers menacés par le réchauffement climatique. D’un ton alarmiste l’auteur explique que la planète doit être protégée. Mêlant expérience personnelle et avis des scientifiques, Claude Grandpey nous dépeints les conséquences du réchauffement climatique. Il nous explique également les solutions utilisées par les autorités afin de ralentir, à notre échelle humaine, les effets néfastes du réchauffement climatique.
Professeur d’anglais à la retraite, Claude Grandpey focalise aujourd’hui son attention sur ses deux passions, la volcanologie et la lutte contre le réchauffement climatique. Il est aussi président d’honneur de L’Association Volcanologique Européenne LAVE. Mémoires volcaniques ; Terres de feu, Voyages dans le monde des volcans ; Volcanecdotes ; Glaciers en Péril ; Dans les pas de l’ours sont quelques-uns de ses ouvrages. Volcans et Glaciers est également un blog sur l’actualité volcanique et pédagogique. Claude Grandpey propose également des conférences aussi bien pour promouvoir les connaissances autour de la volcanologie que pour expliquer la problématique du réchauffement climatique. Comment passe-t-on de l’anglais à la volcanologie/climatologie, c’est inhabituel comme parcours? Ce n'est pas si inhabituel que cela quand on songe que l'anglais est la langue scientifique. Elle ne suffit pas toutefois pour s'ouvrir les portes; j'ai la chance de parler couramment italien et assez bien allemand et espagnol, ce qui permet de se faire comprendre et de s'ouvrir des portes dans pas mal d'endroits. J'ai eu aussi l'immense chance de rencontrer Haroun Tazieff avec lequel j'ai gardé des relations relativement étroites jusqu'à sa mort. Il m'a ouvert pas mal de portes, en Italie surtout. Quelle est votre mission au sein de LAVE? Ma mission est de gérer le service Infolave. Je diffuse chaque semaine un bilan de l'activité volcanique dans le monde. La fréquence de diffusion est plus grande quand un volcan entre en éruption. Vous avez eu l’occasion de participer à des expéditions scientifiques. Qu’en avez-vous retiré? J'ai eu effectivement l'occasion de collaborer avec des observatoires comme celui des volcans d'Hawaii ou celui de Yellowstone. Étant prof d'anglais, je ne suis pas un scientifique diplômé, mais ma pratique de l'anglais et de l'italien et une bonne dose de diplomatie (c'est le plus important) m'ont permis de gagner la
Professeur d’anglais à la retraite, Claude Grandpey focalise aujourd’hui son attention sur ses deux passions, la volcanologie et la lutte contre le réchauffement climatique. Il est aussi président d’honneur de L’Association Volcanologique Européenne LAVE. Mémoires volcaniques; Terres de feu, Voyages dans le monde des volcans; Volcanecdotes; Glaciers en Péril; Dans les pas de l’ours sont quelques-uns de ses ouvrages. Volcans et Glaciers est également un blog sur l’actualité volcanique et pédagogique. Claude Grandpey propose également des conférences aussi bien pour promouvoir les connaissances autour de la volcanologie que pour expliquer la problématique du réchauffement climatique.
Comment passe-t-on de l’anglais à la volcanologie/climatologie, c’est inhabituel comme parcours?
Ce n’est pas si inhabituel que cela quand on songe que l’anglais est la langue scientifique. Elle ne suffit pas toutefois pour s’ouvrir les portes; j’ai la chance de parler couramment italien et assez bien allemand et espagnol, ce qui permet de se faire comprendre et de s’ouvrir des portes dans pas mal d’endroits. J’ai eu aussi l’immense chance de rencontrer Haroun Tazieff avec lequel j’ai gardé des relations relativement étroites jusqu’à sa mort. Il m’a ouvert pas mal de portes, en Italie surtout.
Quelle est votre mission au sein de LAVE?
Ma mission est de gérer le service Infolave. Je diffuse chaque semaine un bilan de l’activité volcanique dans le monde. La fréquence de diffusion est plus grande quand un volcan entre en éruption.
Vous avez eu l’occasion de participer à des expéditions scientifiques. Qu’en avez-vous retiré?
J’ai eu effectivement l’occasion de collaborer avec des observatoires comme celui des volcans d’Hawaii ou celui de Yellowstone. Étant prof d’anglais, je ne suis pas un scientifique diplômé, mais ma pratique de l’anglais et de l’italien et une bonne dose de diplomatie (c’est le plus important) m’ont permis de gagner la confiance de plusieurs organismes scientifiques. Il est toujours gratifiant d’être au contact de scientifiques, d’être conseillé dans l’utilisation du matériel. Peut-être le plus important, on a l’autorisation de pénétrer dans des zones autrement interdites.
Vos livres sont sur la thématique de la géologie (Glaciers en Péril, Mémoires Volcaniques…) et pourtant votre dernière publication est centrée sur l’ours. Pourquoi ce choix?
J’aime beaucoup l’ours, peut-être parce qu’il correspond un peu à mon tempérament. Et puis, lors de plusieurs voyages en Alaska, j’ai eu l’occasion de l’approcher et de l’observer longuement. Contrairement à certains, je ne me focalise pas à 100% sur les volcans. A mon avis, c’est un grave défaut d’avoir des œillères. Par exemple, en Alaska, on peut observer des volcans comme le Redoubt ou l’Augustine, mais ce serait une erreur de négliger les glaciers, la toundra et toute la faune qui y vit.
Depuis longtemps vous vous battez contre le réchauffement climatique en contribuant à une meilleure information sur ce sujet (et à lutter contre la désinformation). Or, ce thème très présent dans l’actualité n’évolue que très doucement dans les décisions et les actes, est-ce-que ce n’est pas parfois décourageant ?
Je ne le pense pas. En septembre dernier, j’étais au chevet des glaciers alpins qui fondent vite, mais pas aussi vite que les glaciers et la banquise arctiques. Je suis un privilégié d’avoir pu observer ces deux mondes. Mon rôle est de faire savoir ce qui se passe dans les hautes latitudes. Ce n’est qu’à force de répétition que le clou finira par entrer. Je suis Creusois et le Creusois est têtu; je ne lâcherai pas le morceau de sitôt. Et puis, les événements climatiques extrêmes qui se préparent, l’apparition de virus avec le dégel du permafrost, feront vite prendre conscience de la gravité du réchauffement climatique.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre? Avez-vous des actualités, des conférences etc… ?
Rien de prévu pour le moment et la crise sanitaire avec les librairies fermées, les salons annulés n’encouragent guère dans cette voie. Mais l’inspiration est parfois très rapide chez moi! Je devais faire des conférences dans les prochaines semaines et en 2021, mais je ne suis pas très optimiste. Nous ne sommes pas près de sortir de cette ornière.
En raison du réchauffement de la planète, la plupart des glaciers dans le monde reculent, et pourtant, il y a quelques exceptions. Le glacier du Mont Saint Helens, baptisé Crater Glacier, est probablement le plus jeune glacier au monde. Avant mai 1980, le volcan se trouvant aux Etats-Unis, était un cône orné d’une douzaine de petits glaciers. L’éruption majeure du XXème siècle a détruit la majorité des glaciers. L’ouverture en forme de fer à cheval, orienté nord, laissé par l’éruption a fourni un refuge pour héberger un nouveau petit glacier. Une épaisse couche de débris volcanique s’est accumulée sur le fond du cratère, fournissant un bon isolant contre la chaleur volcanique en dessous. En 2004, le volcan se réveil à nouveau. Les scientifiques de l’USGS craignaient que la chaleur du dôme fasse fondre le glacier et provoque des lahars dans la vallée. Au lieu de cela, le nouveau dôme a coincé le glacier contre la paroi du cratère. Inspiré de Glaciers en Péril de Claude Grandpey, un superbe livre à lire ! :) Le site de Claude Grandpey Découvrez nos séjours en Amérique https://www.youtube.com/watch?v=DNfcLqU7YIE&t=16s
En raison du réchauffement de la planète, la plupart des glaciers dans le monde reculent, et pourtant, il y a quelques exceptions. Le glacier du Mont Saint Helens, baptisé Crater Glacier, est probablement le plus jeune glacier au monde. Avant mai 1980, le volcan se trouvant aux Etats-Unis, était un cône orné d’une douzaine de petits glaciers. L’éruption majeure du XXème siècle a détruit la majorité des glaciers. L’ouverture en forme de fer à cheval, orienté nord, laissé par l’éruption a fourni un refuge pour héberger un nouveau petit glacier. Une épaisse couche de débris volcanique s’est accumulée sur le fond du cratère, fournissant un bon isolant contre la chaleur volcanique en dessous. En 2004, le volcan se réveil à nouveau. Les scientifiques de l’USGS craignaient que la chaleur du dôme fasse fondre le glacier et provoque des lahars dans la vallée. Au lieu de cela, le nouveau dôme a coincé le glacier contre la paroi du cratère.
Inspiré de Glaciers en Péril de Claude Grandpey, un superbe livre à lire ! 🙂
Un article de P. Thiran Définition d'un minéral Un minéral se définit globalement comme un assemblage d’atomes qui est structuré selon un des sept systèmes dits cristallins définis par René Just Haüy à la fin du XVIIIème siècle. Il se définit également par sa composition chimique qui lui confère des propriétés de réactivité avec d’autres éléments. A ce jour, il y a sur notre planète plus de 5200 minéraux distincts identifiés et reconnus par l’IMA ( International Mineralogical Association). Le premier minéral Leur histoire commence bien avant la formation de notre système solaire, soit il y a plus de 4,6 milliards d’années (Mrda). Lorsqu’après le Big Bang (14,5 Mrda) et la formation du premier système stellaire, la température et la pression qui régnait dans l’Univers, diminuèrent suffisamment ( jusqu’à environ 4000°C et 50 kbar), le premier minéral, le diamant, se forma par assemblage d’atomes de carbone préexistants. Suivirent des alliages fer-nickel, des minéraux réfractaires comme le corindon (oxyde d’aluminium) et le rutile (oxyde de titane), des composés ferro-magnésiens comme les spinelles et le groupe olivine. Au total une douzaine de minéraux qui, selon les auteurs sont appelés “primitifs”, “ancestraux”, voire “grains présolaires”. D'une douzaine de minéraux à 250 Un deuxième apport de nouveaux minéraux eut lieu lors de la formation de notre système solaire il y a 4,5 Mrda comprenant le soleil et son ensemble de planètes dont la nôtre. Comme les autres systèmes stellaires, le nôtre s’est formé par concentration de gaz d’hydrogène et d’hélium, et de poussières interstellaires contenant les minéraux primitifs. Les deux gaz deviennent le combustible du soleil, tandis que les poussières s’agglomèrent pour former des corps solides: les astéroïdes qui incluent les météorites, les plus petits d’entre eux. C’est l’accrétion ou agglomération des astéroïdes qui va donner naissance aux planètes. Les chocs provoqués
Un article de P. Thiran
Définition d’un minéral
Un minéral se définit globalement comme un assemblage d’atomes qui est structuré selon un des sept systèmes dits cristallins définis par René Just Haüy à la fin du XVIIIème siècle.
Il se définit également par sa composition chimique qui lui confère des propriétés de réactivité avec d’autres éléments.
A ce jour, il y a sur notre planète plus de 5200 minéraux distincts identifiés et reconnus par l’IMA ( International Mineralogical Association).
Le premier minéral
Leur histoire commence bien avant la formation de notre système solaire, soit il y a plus de 4,6 milliards d’années (Mrda).
Lorsqu’après le Big Bang (14,5 Mrda) et la formation du premier système stellaire, la température et la pression qui régnait dans l’Univers, diminuèrent suffisamment ( jusqu’à environ 4000°C et 50 kbar), le premier minéral, le diamant, se forma par assemblage d’atomes de carbone préexistants.
Suivirent des alliages fer-nickel, des minéraux réfractaires comme le corindon (oxyde d’aluminium) et le rutile (oxyde de titane), des composés ferro-magnésiens comme les spinelles et le groupe olivine.
Au total une douzaine de minéraux qui, selon les auteurs sont appelés “primitifs”, “ancestraux”, voire “grains présolaires”.
D’une douzaine de minéraux à 250
Un deuxième apport de nouveaux minéraux eut lieu lors de la formation de notre système solaire il y a 4,5 Mrda comprenant le soleil et son ensemble de planètes dont la nôtre.
Comme les autres systèmes stellaires, le nôtre s’est formé par concentration de gaz d’hydrogène et d’hélium, et de poussières interstellaires contenant les minéraux primitifs. Les deux gaz deviennent le combustible du soleil, tandis que les poussières s’agglomèrent pour former des corps solides: les astéroïdes qui incluent les météorites, les plus petits d’entre eux.
C’est l’accrétion ou agglomération des astéroïdes qui va donner naissance aux planètes.
Les chocs provoqués par cette opération ont fait fondre et cristalliser une partie des minéraux primitifs ce qui a donné naissance à de nouveaux minéraux dont le Zircon (silicate de zirconium, très résistant et faiblement radioactif).
Ce dernier devient le plus vieux minéral terrestre. Il a été trouvé dans des gneiss en Australie et en Antarctique et a été daté de 4,3 Mrda.
A ce stade de formation de la Terre, on dénombre un total de 250 minéraux.
La multiplication des minéraux grâce aux phénomènes volcaniques
Ce sont des phénomènes volcaniques intenses qui ont présidé à la mise en place de la structure actuelle de notre planète et qui ont contribué à un troisième apport substantiel de minéraux.
Initialement les minéraux pré-existants s’étaient localisés dans le manteau, à l’exception du fer et du nickel qui s’étaient concentrés dans le noyau.
Par la suite, des zones de la partie supérieure du manteau sont entrées en fusion partielle, créant des magmas riches en Péridotites (roches de minéraux ferro-magnésiens) et aussi de la Kimberlite (roche magmatique contenant le diamant).
Des éruptions volcaniques se succédèrent amenant les minéraux des magmas qui avaient cristallisé comme ceux du groupe de l’Olivine, les pyroxènes, les amphiboles (comme l’Hornblende), les micas (comme la Muscovite ou mica blanc), les feldspaths, le Quartz ( oxyde de silicium).
Ces éruptions amènent aussi de la vapeur d’eau et des gaz sulfurés, initialement dissouts dans le manteau, lesquels contribuent à la formation de divers hydrates, hydroxydes, sulfures et sulfates (comme la Blende et la Galène, sulfures de zinc et de plomb respectivement).
Des intrusions magmatiques entrainent des éléments comme le béryllium, le bore, le fluor, le lithium, … qui forment des béryls (comme l’émeraude), des tourmalines (comme la variété noire ou schorl), des topazes aux couleurs variées, du Spodumène (source de lithium),…
Les mouvements des plaques tectoniques entrainent, par métamorphisme, l’apparition de nouveaux silicates dont les Grenats, le métamorphisme étant la transformation d’un minéral par élévation de température et/ou de pression.
En particulier, les phénomènes de subduction, soit l’enfoncement de plaques l’une sous l’autre jusqu’à grande profondeur, entrainent également la transformation des minéraux présents dans ces plaques, les minéraux transformés étant regroupés sous la dénomination d’Ophiolites.
L’ensemble de ces actions conduisit à un apport de 1250 nouveaux minéraux, ce qui donna, sur notre planète, un total de 1500 minéraux vers 2,5 Mrda.
La seconde partie de cette chronique expliquera comment notre planète contient actuellement environ 5200 minéraux distincts.
Sources Bibliographiques pour les deux parties :
– The Story of the Earth, Robert M.Hazen, Penguin Books, 2013,
– Mineral Evolution, Robert M.Hazen, The Mineralogical Record, volume 46, Nov.Dec. 2015,
– Ce que disent Les Minéraux, Patrick Cordier et Hugues Leroux, Belin, 2008,
– Roches et Minéraux du Monde, Ronald L. Bonewitz, Delachaux et Niestlé, 2014,
– 101 Minéraux et Pierres Précieuses, Jean-Claude Boulliard, Dunod, 2016,
– L’Evolution des Minéraux, Pierre Gatel, Le Cahier des Micromonteurs, Hors-série Mars 2018.
La minéralogie comme la volcanologie sont des sciences qui évoluent avec le temps au fur et à mesure de l’avancée de la recherche et des connaissances. Ce qui est vrai à un instant T peut être remis en cause le lendemain. Philippe Thiran, l’auteur de ce post, se tient à disposition de ceux qui voudraient échanger à propos des notions géologiques présentées. Vous pouvez nous contacter pour avoir ses coordonnées personnelles.
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