C’est presque soudainement qu’une bouche effusive s’est ouverte lundi à 18h05 dans la Valle del Bove, à 2180 m d’altitude, une demi-heure seulement après l’apparition d’une faible activité strombolienne au Cratère Sud-Est. Assez peu alimentée, elle a parcouru un peu plus d’1 km, jusqu’à 1700 m d’altitude environ. Elle était toujours active ce matin, mais très faiblement alimentée…

Suite à l’ouverture de cette bouche, le trémor a progressivement augmenté, annonçant le retour d’une activité explosive au Cratère Sud-Est qui a généré une abondante émission de cendres à partir de 12h15 vers le sud. Celle-ci s’est maintenue jusqu’à 17h15, heure à partir de laquelle l’activité est devenue intermittente et moins énergétique.

Cette activité tranche avec les nombreux paroxysmes vécus cette année (plus de 50 !)… Affaire à suivre !

Source : INGV
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

 

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Hier, à Cumbra Vieja vers 21h, le trémor éruptif a disparu, signifiant l’arrêt de l’alimentation en magma. C’est la plus longue pause enregistrée depuis le début de l’éruption, mais on ne peut pas encore décréter que l’éruption est terminée, celle-ci pouvant tout à fait reprendre dans quelques heures ou jours…

Quoi qu’il en soit, les dernières heures ont été intenses ! Plusieurs épisodes d’activité impressionnante ont été remarqué depuis dimanche, à l’origine de colonnes de cendres atteignant 5 à 6 km d’altitude ! Cette activité intermittente fait suite à une relative stabilité depuis le début de la semaine dernière, avec une activité explosive très modeste, un panache de dégazage d’un peu plus de 1000 m de haut, un activité effusive stable dans la zone centrale du champ de lave, une sismicité assez faible, une baisse progressive du SO2 (un gaz que l’on peut relier au débit éruptif) depuis quelques semaines…
Alors, comment expliquer cette activité discontinue ? Ce n’est évidemment qu’une hypothèse de ma part, mais il se pourrait qu’une sorte de bouchon se forme au sommet du conduit éruptif lorsque l’activité explosive est réduite, un bouchon sous lequel les gaz magmatiques s’accumuleraient… avant de céder ! Alors, cet arrêt de l’activité en ce moment n’est-il qu’une pause avant un nouvel épisode intense, ou bel et bien la fin de l’éruption ? Patience, nous le saurons prochainement…

Hier encore, l’éruption a perturbé les habitants de l’île du fait de la détérioration de la qualité de l’air à cause de la présence de SO2 en concentrations trop importantes, obligeant plus de 30 000 personnes à se calfeutrer chez elles toute la matinée !

Même si l’éruption ne peut être considérée comme terminée, elle peut d’ores et déjà être considérée comme une éruption record, et ce sur la base de plusieurs paramètres :

  • 86 jours d’activité : c’est au moins deux jours de plus que l’éruption historique la plus longue sur l’île, celle de Tehuya en 1585 ;
  • 1225 ha recouverts par les laves : le double du champ de lave historique le plus grand, celui de Tigalate en 1646 ;
  • 2896 bâtiments touchés : un chiffre incomparable à celui des éruptions précédentes évidemment, la population n’étant pas aussi importante…

Sources : INVOLCAN, IGN, IGME, 20 minutes, Copernicus
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

 

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Voici une légende volcanique Indonésienne, mais tout d’abord situons quelques volcans.

Le volcan Semeru est le volcan le plus actif et le plus élevé de l’île de Java en Indonésie (3 676m). Il a été incorporé avec le Bromo et le Tengger au sein du parc national de Bromo-Tengger-Semeru.

La légende raconte que le grand cratère du Tengger a été creusé par un ogre épris de la fille du roi, à l’aide d’une moitié de noix de coco. Lorsque le souverain s’aperçut que l’ogre était sur le point d’achever dans la nuit la tâche qu’il lui avait imposé pour pouvoir épouser la princesse, il ordonna à ses serviteurs de battre des épis de riz. Les coqs, croyant que le jour se levait, se mirent à chanter. La noix de coco lancée par l’ogre d’épité devint le Gunung Batok, et le trou la mer de sable. L’ogre mourut d’épuisement.

Source :

Indonésie, Lonely Planet 3ème édition

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La coulée pyroclastique du Semeru qui s’est produite samedi dernier a fait 15 morts et une soixantaine de blessés dont 16 sont dans un état critique. Une trentaine de personnes sont toujours portées disparues… et des coulées pyroclastiques, plus modestes que celle de samedi dernier, continuent d’être observées et ne facilitent pas les recherches. Enfin, pour finir, 1700 personnes sont déplacées à ce jour.
En plus de ce bilan humain, le plus lourd pour un volcan sur cette année 2021, les dégâts matériels semblent importants. Au regard des photos jointes, au moins un village a été très impacté par la coulée pyroclastique… Je n’ai pas réussi à le localiser précisément, car les noms ne correspondent visiblement pas à ceux sur la carte des risques.
Quoi qu’il en soit, les villages les plus proches du sommet du volcan dans le secteur sud-est se trouvent à environ 9 km du cratère : ils ne sont donc pas dans le périmètre d’exclusion (de 5 km dans ce secteur) et ce, même si la coulée pyroclastique du 1er décembre 2020 avait atteint plus de 10 km !
Or, un des observateurs du volcan avait visiblement parfaitement remarqué que la coulée de lave épaisse commençait à devenir instable dans la pente, dans cette ravine sud-est. Le 1er décembre, il relevait par exemple une coulée pyroclastique d’avalanche de 700 mètres de long. De fait, le risque d’un événement similaire de grande ampleur devenait plus grand… Il est survenu trois jours plus tard.
Cette catastrophe aurait-elle pu être évitée ? Je ne peux répondre à cette question, car le sujet est bien plus complexe que ces quelques éléments factuels. Pour autant, j’espère que cet événement incitera les autorités à améliorer l’étude et la gestion des risques de ce volcan.
Sources : Magma Indonesia, Euronews, BNPB
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

Le débit d’une éruption n’est jamais parfaitement stable. Celle de La Cumbre Vieja, en cours depuis plus de 70 jours, n’est pas une exception : des pulses d’activité peuvent être remarqués, à l’origine d’une activité explosive très variable dans le temps ! Mais parfois, il semble que les évents au niveau du cône éruptif n’arrivent pas à évacuer l’intégralité de la pression magmatique, ce qui engendre l’apparition de nouveaux points de sortie. C’est arrivé jeudi matin dernier, au sud du cône, à l’origine d’une coulée qui longea la bordure sud du champ de lave, passant notamment dans le cimetière de Las Manchas… Comme pour les précédents évents secondaires, l’activité s’est arrêtée en quelques heures.
Un nouvel épisode a eu lieu dimanche, vers 3h du matin, avec l’ouverture de plusieurs évents qui ont éventré le cône dans sa partie nord. Mais à la différence des événements précédents, une de ces bouches a totalement monopolisé l’activité, si bien que lundi, les évents principaux au niveau du cône éruptif n’était plus actifs ! L’activité a depuis repris, au moins sur la bouche explosive principale, mais l’évent secondaire est toujours très actif, avec de belles fontaines de lave qui construisent un cône attenant au cône principal (voir vidéos en commentaire). Les coulées émises par cet évent s’épanchent sur la partie nord du champ de lave, principalement sur les coulées précédentes, bien qu’elles menacent tout de même le village de La Laguna…

La surface recouverte par les coulées de lave est de plus de 1134 hectares, pour 2786 bâtiments touchés. À noter également que les plateformes littorales ne sont plus alimentées à l’heure d’aujourd’hui.
En plus des dégâts matériels, l’éruption gêne toujours les habitants, que ce soit par la sismicité, avec quelques séismes ressentis quotidiennement, mais aussi à cause des cendres (pour l’aéroport notamment) et des gaz dont les concentrations dépassent parfois le seuil d’alerte pour la santé.

Sources : INVOLCAN, IGNspain, Copernicus
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

 

https://youtu.be/jISuYKxWark

 

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Des restrictions d’accès sur l’île de VULCANO (Îles Éoliennes, Italie) – Mais que se passe-t-il ?
Cette petite île située au nord de la Sicile est bien connue pour ses fumerolles qui forment de jolis dépôts soufrés au bord du cratère de La Fossa, dépôts que l’on pouvait jusqu’alors observer en toute liberté…
Mais depuis juillet, certains paramètres volcanologiques ont nettement augmenté et posent problème :
La température des fumerolles : l’augmentation est de plus de 100°C à certains endroits, avec un maximum à 340°C. C’est important, même si on est encore loin des températures enregistrées en 1993 : 690°C !
La quantité de gaz émis : le flux de SO2 est d’environ 110 tonnes/jour (contre 20-30 tonnes/jour habituellement) et celui de CO2 est de 480 tonnes/jour (contre 80 tonnes/jour en temps normal).
La sismicité : augmentation de la microsismicité superficielle, associée à des séismes appelés VLP, engendrés par le passage de ces gaz en plus grande quantité dans le volcan, qui n’avaient jamais été enregistrés sur ce volcan.
La déformation du sol : un gonflement du volcan a été repéré à partir de la mi-août même s’il s’est depuis arrêté…
Ces différents paramètres indiquent que le volcan est dans un état d’agitation, obligeant les autorités à passer au niveau d’alerte « jaune » le 1er octobre. Le sommet de La Fossa s’en trouva alors interdit et de nouveaux instruments furent installés pour mieux surveiller le volcan…
Et si les différents paramètres semblent marquer le pas en novembre, les concentrations en gaz dans le village au pied du cône sont importantes à certains endroits, à l’origine de gênes respiratoires pour certains habitants, la mort de certains animaux…  C’est pourquoi le maire de Lipari a pris la décision d’interdire aux habitants de ce secteur d’y passer la nuit…
C’est le CO2 qui pose problème, un gaz inodore, incolore et surtout plus lourd que l’air ! 250 personnes vont devoir déménager dans des maisons et hôtels des secteurs plus sûrs de l’île…
Le système hydrothermal du volcan est donc plus actif depuis un peu plus de deux mois. C’est déjà arrivé par le passé, comme entre 1987 et 1993 sans que cela ne débouche sur une éruption. Cet état d’agitation peut aussi être un précurseur d’une future activité éruptive… Plusieurs mois avant la dernière éruption, en 1888-1890, les mineurs qui travaillaient autour des fumerolles ne purent s’y rendre, la faute à des températures trop importantes et une atmosphère irrespirable ! À suivre donc…
Quoi qu’il en soit, cette activité inhabituelle pourrait durer un moment et embêter les locaux, et le tourisme, durablement…
Source : INGV
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans
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Découvrez notre vidéo sur l’Etna
https://www.youtube.com/watch?v=EwnN4cWxhFI&t=232s

On compte une cinquantaine de volcans, dont 18 actifs sur les 7 107 îles de l’archipel aux Philippines dont le Taal.

Le Taal est un volcan situé à 60 km de la capitale Manille. Il est entré en éruption le 12 janvier 2020 après une période d’inactivité de 47 ans. Ses panaches de cendres sont montées jusqu’à 15km d’altitude. Le PHIVOLCS indique qu’une activité explosive est possible dans les heures ou les jours à venir. 150 000 habitants sont évacués. En effet, le Taal a un passé meurtrier avec notamment 1335 morts lors de son éruption en 1911. Ce volcan explosif a des retombées de cendres mais ce qui inquiète le plus les scientifiques sont notamment les possibilités qu’une série d’explosions violentes puissent engendrer un tsunami sur le lac Taal.

Pourtant, le surnom donné à l’archipel est “le pays du sourire”. En effet, les philippins malgré les nombreuses catastrophes naturelles, restent très positif. La religion fait partie de leur quotidien. Les deux principales religions sont le catholicisme et la religion musulmane. Certains fusionnent les religions monothéistes avec des religions à un culte des esprits ou des ancêtres. Pour eux, il est important de croire en quelque chose et c’est sûrement la croyance qui les font garder le sourire.

Découvrez nos voyages aux Philippines

Hekla est l’un des volcans les plus actifs d’Islande. Situé dans le sud du pays, le sommet du volcan a été gravi pour la première fois en 1772 par Eggert Ólafson et Bjarni Pálsson. En effet, suite à une éruption en 1104, Hekla avait la réputation d’être une des portes de l’Enfer.

L’histoire raconte que la ferme Stong, située au pied de l’Hekla, aurait été ensevelie de cendres volcaniques lors de l’éruption du volcan en 1104. Heureusement, les résidents de la ferme eurent le temps de quitter le domaine avant la catastrophe.

Cette ferme a été de nombreuses fois contée dans les vieilles sagas islandaises. Dans le même secteur, cinq autres fermes ensevelies par la même éruption volcanique ont été découvertes.

Sources :

Islande, le petit futé 2007-2008

blog un pied dans les nuages

Découvrez l’histoire du vin aux Açores.

L’île Pico et son volcan du même nom ont été un véritable défi lancé aux premiers colons vers 1460 qui ont dû s’atteler à déboiser une forêt présente à peu près partout sur l’île et surtout, apprivoiser une terre volcanique afin de pouvoir faire naître différentes activités agricoles. C’est le blé qui va alors constituer la base économique de l’île pendant plus d’un siècle. Mais très vite, une fois les terrains de lave défrichés, c’est la vigne qui va prendre une place centrale dans l’économie jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle.

Son vin, Pico Madeira, était exporté en grand volume vers l’Angleterre, les États-Unis et la célèbre Russie. Horta était le centre d’exportation du vin de Pico tenu par une douzaine de familles. En 1852, la maladie a failli détruire les vignes et 20 ans plus tard, lorsque le puceron Phylloxera a frappé, les vignes restantes ont été détruites. Aux États-Unis, la mode du vin fortifié était en perte de vitesse au profit du whisky fabriqué aux États-Unis, et la croyance selon laquelle le vin est bon pour la santé était remise en question, tout comme les mouvements de plus en plus nombreux en faveur de l’abstinence totale. Malheureusement, avec la perte des vignes, la nature exacte du vin Pico tant vanté par les tsars est désormais un mystère. Le commerce du vin de Madeiran se redresse cependant lentement, bien que le marché américain soit en baisse. De nombreux habitants décident d’émigrer vers le Brésil et la Californie. Les vignes ayant disparu, les familles ont vendu leurs grandes propriétés foncières et les nouveaux habitants ont donc pu acquérir de petites parcelles. Plus tard, les insulaires de retour ont apporté avec eux le raisin américain Isabela, qui a prospéré, et les exploitations commerciales ont donc commencé à produire du vin pour la consommation locale, connu sous le nom de Vinho de Cheiro, un vin à faible teneur en alcool et partiellement fermenté.

Aujourd’hui, comme toutes les autres îles, le bétail et les produits laitiers sont le moteur de l’économie. À Madalena, il existe une flotte de pêche au thon et le tourisme est en augmentation.

Sources :

Azores, Bradt 4ème édition

Petit Futé, Açores 2010-2011

 

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Découvrez l’article sur les Açores de Futura Sciences