Le chaudron de vulcain est un site principalement dédié à l’actualité des volcans. Cette mine d’or a aussi pour vocation d’être pédagogique (fiche volcan, vidéo, lexique et bibliographie). George Vitton est la personne derrière ce blog. Il a également publié un livre de photos, Volcans de légende. Vous êtes un passionné de volcan, maintenir ce site à jour doit être un travail assez conséquent, comment faites-vous pour vous renseigner et maintenir cette cadence? Ce n’est pas facile tous les jours. Je prends les infos auprès des sites gouvernementaux, des observatoires volcanologiques et (parfois) des journaux locaux. Il faut compter environ 2 heures pour la rédaction du bulletin. Tous les jours, samedi dimanche compris. Durant les "temps de vaches maigres" (avec peu d’éruptions), il faut aller chercher vers des volcans peu médiatiques. Le reste du temps, j'arrive à "m'avancer " durant la soirée... Quand est-ce que votre passion pour les volcans a-t-elle débuté? Je remercie mes parents qui ont toujours mis dans mes mains des LIVRES. Notamment des recueils du "Reader Digest" ou j'ai lu des centaines de fois un article sur l'éruption du Krakatau, dans le détroit de la Sonde. Cela a été mis en sommeil, et cela est remonté vers mes 45 ans. J'allais en vacances à l'époque en Sicile. J'avais trouvé un volcanologue Suisse, Mr Thierry Basset, qui faisait le tour des volcans de Sicile avec des profs de l'Université de Genève. Je les ai rejoint sur l'Etna. Géologues, volcanologues, botanistes, entomologistes... Je suis devenu un buvard, perdu pour le reste du monde. Vous avez également publié un livre de photos de volcans «volcans de légende » où l’on découvre des volcans des quatre coins du monde avec des explications volcanologiques et des légendes autour des volcans en question. Comment avez eu l’idée ? Quel a été
Le chaudron de vulcain est un site principalement dédié à l’actualité des volcans. Cette mine d’or a aussi pour vocation d’être pédagogique (fiche volcan, vidéo, lexique et bibliographie). George Vitton est la personne derrière ce blog. Il a également publié un livre de photos, Volcans de légende.
Vous êtes un passionné de volcan, maintenir ce site à jour doit être un travail assez conséquent, comment faites-vous pour vous renseigner et maintenir cette cadence?
Ce n’est pas facile tous les jours. Je prends les infos auprès des sites gouvernementaux, des observatoires volcanologiques et (parfois) des journaux locaux. Il faut compter environ 2 heures pour la rédaction du bulletin. Tous les jours, samedi dimanche compris. Durant les « temps de vaches maigres » (avec peu d’éruptions), il faut aller chercher vers des volcans peu médiatiques. Le reste du temps, j’arrive à « m’avancer » durant la soirée…
Quand est-ce que votre passion pour les volcans a-t-elle débuté?
Je remercie mes parents qui ont toujours mis dans mes mains des LIVRES. Notamment des recueils du « Reader Digest » ou j’ai lu des centaines de fois un article sur l’éruption du Krakatau, dans le détroit de la Sonde. Cela a été mis en sommeil, et cela est remonté vers mes 45 ans. J’allais en vacances à l’époque en Sicile. J’avais trouvé un volcanologue Suisse, Mr Thierry Basset, qui faisait le tour des volcans de Sicile avec des profs de l’Université de Genève. Je les ai rejoint sur l’Etna. Géologues, volcanologues, botanistes, entomologistes… Je suis devenu un buvard, perdu pour le reste du monde.
Descente du Krakatau Crédit : George Vitton
Vous avez également publié un livre de photos de volcans «volcans de légende » où l’on découvre des volcans des quatre coins du monde avec des explications volcanologiques et des légendes autour des volcans en question. Comment avez eu l’idée ? Quel a été votre expérience d’écrire un livre ? Souhaiteriez-vous sortir un autre livre ?
Si on m’avait dit un jour que je publierai mes photos…. C’est venu d’une discussion. Mon banquier cherchait une idée de cadeau pour ses clients. De fil en aiguille, l’idée d’un bouquin photo est venue. C’est une expérience fabuleuse, de trouver un fil conducteur. Mon ami Jacques Marie Bardintzeff a gentiment rédigé la préface. J’ai découvert les éditions, leurs rotatives… Exceptionnel. Maintenant, un autre livre … pourquoi pas ? Peut-être les mémoires d’un autodidacte face aux volcans ???
Quels sont vos volcans préférés?
Ben, je ne pense pas qu’il y en ai un… Ils sont tous fabuleux. L’Erta Ale et le Dallol peut-être ? Mais aussi le Klyuchevskoy, Stromboli, le Kawah Ijen, mon cher Krakatau.. Sans oublier le Yasur, le Bembow et sa longue descente… Non, je n’y arrive pas….
Des nouvelles de vos projets de conférences et/ou d’animation pédagogique?
Cela se résume en peu de mots : COVID 19
Et pour sortir un peu des volcans, vous vivez dans un moulin?
Notre havre de paix. Ce moulin date d’avant 1600 (les archives ont été brûlées). Il servait à faire de la farine panifiable. Actuellement, il ne produit plus de farine, mais, grâce à sa retenue d’eau, de l’électricité au moyen d’une turbine. Ce système chauffe un ballon d’eau qui permet d’économiser 2,5 tonnes d’équivalent CO2, pour chauffer 3 logements. Lieu à défendre contre les attaques écologistes qui militent pour la continuation hydrologique des rivières. Il faut juste noter que la Teyssonne, qui l’alimente, est à sec chaque année durant 4 mois. Les poissons sont bien heureux de survivre dans la retenue d’eau. Et ce microcosme est (jusqu’à ce jour) l’habitat de 44 espèces d’oiseaux (sédentaires ou non ) que nous avons pu observer, photographier. Donc une nouvelle source de passion: après les volcans, les oiseaux.
Un article de P. Thiran Avant- Propos Dans la première partie de cette chronique, il était expliqué comment notre planète contenait 1500 espèces minérales il y a 2,5 Mrda. Cette seconde partie va montrer comment apparurent 2700 minéraux supplémentaires pour atteindre le total actuel de 5200 espèces identifiées et reconnues officiellement. Le “Great Oxydation Event” Ce nouvel apport, le quatrième, est dû au “Great Oxydation Event”, comme le qualifie Robert M. Hazen, géophysicien au Carnegie Institution, qui est considéré comme pionnier de l’évolution de la minéralogie terrestre. Il y a 2,5 Mrda, l’atmosphère terrestre était privée d’oxygène, ce dernier élément étant engagé seulement sous forme d’eau et gaz carbonique. A partir de cette époque, commença à intervenir l’interaction entre le vivant (ou l’organique) et le minéral, laquelle va être à la base de l’apparition de nouveaux minéraux. Les minéraux sources d'énergie Dans un premier temps, ce sont les minéraux existants qui vont permettre le développement des premières formes de vie, les bactéries, en leur apportant l’énergie nécessaire grâce à leurs propriétés chimiques. Au cours de ce processus, se créèrent d’immenses dépôts de fer rubannés, (alternance d’oxydes de fer rouges et de silice blanche) appelés itabirites, qui se déposèrent au fond des océans et qui constituent 90 % des gisements de fer actuellement en exploitation, notamment en Australie. La poursuite du développement de la vie bactérienne amena un nombre suffisant de cyanobactéries ( ou algues bleues) à la surface des océans pour progressivement apporter de l’oxygène dans l’atmosphère par absorption du gaz carbonique ( CO2) et rejet d’oxygène sous l’action de la lumière solaire, c’est à dire par photosynthèse. Parmi les traces de cette activité bactérienne qui subsistent de nos jours, on peut voir dans le sud du Maroc de vastes dépôts de Stromatolites, constructions laminées de carbonates. N.B.
Un article de P. Thiran
Avant- Propos
Dans la première partie de cette chronique, il était expliqué comment notre planète contenait 1500 espèces minérales il y a 2,5 Mrda. Cette seconde partie va montrer comment apparurent 2700 minéraux supplémentaires pour atteindre le total actuel de 5200 espèces identifiées et reconnues officiellement.
Le “Great Oxydation Event”
Ce nouvel apport, le quatrième, est dû au “Great Oxydation Event”, comme le qualifie Robert M. Hazen, géophysicien au Carnegie Institution, qui est considéré comme pionnier de l’évolution de la minéralogie terrestre.
Il y a 2,5 Mrda, l’atmosphère terrestre était privée d’oxygène, ce dernier élément étant engagé seulement sous forme d’eau et gaz carbonique. A partir de cette époque, commença à intervenir l’interaction entre le vivant (ou l’organique) et le minéral, laquelle va être à la base de l’apparition de nouveaux minéraux.
Les minéraux sources d’énergie
Dans un premier temps, ce sont les minéraux existants qui vont permettre le développement des premières formes de vie, les bactéries, en leur apportant l’énergie nécessaire grâce à leurs propriétés chimiques. Au cours de ce processus, se créèrent d’immenses dépôts de fer rubannés, (alternance d’oxydes de fer rouges et de silice blanche) appelés itabirites, qui se déposèrent au fond des océans et qui constituent 90 % des gisements de fer actuellement en exploitation, notamment en Australie. La poursuite du développement de la vie bactérienne amena un nombre suffisant de cyanobactéries ( ou algues bleues) à la surface des océans pour progressivement apporter de l’oxygène dans l’atmosphère par absorption du gaz carbonique ( CO2) et rejet d’oxygène sous l’action de la lumière solaire, c’est à dire par photosynthèse.
Parmi les traces de cette activité bactérienne qui subsistent de nos jours, on peut voir dans le sud du Maroc de vastes dépôts de Stromatolites, constructions laminées de carbonates.
Stromatolite, Anti-Atlas, Maroc – Philippe Thiran
N.B. Les cyanobactéries sont encore actives de nos jours.
L’oxygène source de développement pour les végétaux
La présence d’oxygène dans l’air permit le développement de végétaux sur les terres émergées qui, à leur tour contribuèrent, par photosynthèse de leur chlorophylle, à l’accroissement de l’oxygène dans l’atmosphère terrestre. Progressivement, la teneur en oxygène s’accrût, mais il fallut environ 2 Mrda pour atteindre la valeur actuelle de 21%. La formation de nouveaux minéraux se réalisa progressivement en fonction de la disponibilité de l’oxygène dans l’atmosphère terrestre. En effet, pour former des composés oxydés stables, les éléments comme le fer, le nickel, le cuivre, le cobalt, le manganèse, le plomb, l’uranium, … ont besoin d’une quantité d’oxygène qui leur est propre. Par exemple, avec le cuivre, se forma d’abord l’oxyde rouge, la cuprite, et ultérieurement les minéraux plus oxydés, comme l’azurite bleue et la malachite verte.
C’est selon une chronologie similaire, qu’apparurent successivement les composés minéralogiques de complexité croissante des éléments atomiques cités ci-dessus.
Des minéraux richement colorés
Contrairement aux minéraux des phases précédentes qui étaient de couleur sombre, parfois brillante comme les sulfures, les minéraux de cette quatrième phase sont richement colorés:
les uranifères offrent une palette de couleurs fascinantes,
des composés du cuivre des verts et des bleus attrayants,
certains du cobalt du pourpre brillant,
d’autres du plomb du rouge orangé ou du vert jaunâtre,
et beaucoup d’autres que l’on peut admirer dans les publications ou les expositions sur la minéralogie
Géode d’uranifères, Shinkolobwe, Katanga, RDC – Philippe Thiran
Azurite sur Malachite, USA – Philippe Thiran
Erytrite, Sneeberg, Allemagne – Philippe Thiran
Vanadinite, Mibladen, Maroc – Philippe Thiran
Les minéraux aujourd’hui
De nouveaux minéraux, à base d’oxydes de fer et de manganèse apparaissent encore de nos jours, dans les argiles sous l’action de bactéries. Enfin, il a peut-être des minéraux qui n’ont pas encore été découverts. Cette hypothèse est soutenue par le fait que certaines exploitations minières ont révélé des composés minéralogiques que l’on n’a pas trouvés ailleurs.
Ce qui précède amène à considérer que le nombre de 5200 minéraux officiellement reconnus est probablement provisoire.
A noter enfin, que sur la planète Mars on n’a trouvé jusqu’à présent qu’environ 500 minéraux et 300 sur la Lune, en raison de l’insuffisance de chaleur interne et d’eau sur ces deux planètes.
Pyromorphite, Guangxi, Chine – Philippe Thiran
Sources bibliographiques pour les 2 parties.
– The Story of the Earth, Robert M.Hazen, Penguin Books, 2013,
– Mineral Evolution, Robert M.Hazen, The Mineralogical Record, volume 46, Nov.Dec. 2015,
– Ce que disent Les Minéraux, Patrick Cordier et Hugues Leroux, Belin, 2008,
– Roches et Minéraux du Monde, Ronald L. Bonewitz, Delachaux et Niestlé, 2014,
– 101 Minéraux et Pierres Précieuses, Jean-Claude Boulliard, Dunod, 2016,
– L’Evolution des Minéraux, Pierre Gatel, Le Cahier des Micromonteurs, Hors-série Mars 2018.
La minéralogie comme la volcanologie sont des sciences qui évoluent avec le temps au fur et à mesure de l’avancée de la recherche et des connaissances. Ce qui est vrai à un instant T peut être remis en cause le lendemain.
Philippe Thiran, l’auteur de ce post, se tient à disposition de ceux qui voudraient échanger à propos des notions géologiques présentées. Vous pouvez nous contacter pour avoir ses coordonnées personnelles.
La société de volcanologie Genève (suisse) est une association fondée en 1985. Elle a pour but de promouvoir l’étude et la connaissance dans la volcanologie. Elle propose également des rencontres et des conférences. Depuis 1985, il existe un bulletin mensuel. La SVG a été précurseur pour collecter et partager les informations sur l'actualité volcanique autour du monde, bien avant la démocratisation d'internet. Les passionnés ont pour habitude de se retrouver tous les deuxième lundi du mois pour une soirée de conférence et de projections d'images des abonnés. Un moment de partage pour les passionnés de volcans et de voyages. Ah oui, on a oublié de préciser, les participants de toutes nationalités sont les bienvenues dans l'association ;) Découvrez le site internet : SVG
La société de volcanologie Genève (suisse) est une association fondée en 1985. Elle a pour but de promouvoir l’étude et la connaissance dans la volcanologie. Elle propose également des rencontres et des conférences. Depuis 1985, il existe un bulletin mensuel.
La SVG a été précurseur pour collecter et partager les informations sur l’actualité volcanique autour du monde, bien avant la démocratisation d’internet.
Les passionnés ont pour habitude de se retrouver tous les deuxième lundi du mois pour une soirée de conférence et de projections d’images des abonnés. Un moment de partage pour les passionnés de volcans et de voyages. Ah oui, on a oublié de préciser, les participants de toutes nationalités sont les bienvenues dans l’association 😉
Après avoir voyagé dans le monde entier à observer les volcans, Claude Grandpey nous décrit territoire par territoire les glaciers menacés par le réchauffement climatique. D’un ton alarmiste l’auteur explique que la planète doit être protégée. Mêlant expérience personnelle et avis des scientifiques, Claude Grandpey nous dépeints les conséquences du réchauffement climatique. Il nous explique également les solutions utilisées par les autorités afin de ralentir, à notre échelle humaine, les effets néfastes du réchauffement climatique. Retrouvez son dernier livre : Site de Claude Grandpey Découvrez nos voyages
Après avoir voyagé dans le monde entier à observer les volcans, Claude Grandpey nous décrit territoire par territoire les glaciers menacés par le réchauffement climatique. D’un ton alarmiste l’auteur explique que la planète doit être protégée. Mêlant expérience personnelle et avis des scientifiques, Claude Grandpey nous dépeints les conséquences du réchauffement climatique. Il nous explique également les solutions utilisées par les autorités afin de ralentir, à notre échelle humaine, les effets néfastes du réchauffement climatique.
Professeur d’anglais à la retraite, Claude Grandpey focalise aujourd’hui son attention sur ses deux passions, la volcanologie et la lutte contre le réchauffement climatique. Il est aussi président d’honneur de L’Association Volcanologique Européenne LAVE. Mémoires volcaniques ; Terres de feu, Voyages dans le monde des volcans ; Volcanecdotes ; Glaciers en Péril ; Dans les pas de l’ours sont quelques-uns de ses ouvrages. Volcans et Glaciers est également un blog sur l’actualité volcanique et pédagogique. Claude Grandpey propose également des conférences aussi bien pour promouvoir les connaissances autour de la volcanologie que pour expliquer la problématique du réchauffement climatique. Comment passe-t-on de l’anglais à la volcanologie/climatologie, c’est inhabituel comme parcours? Ce n'est pas si inhabituel que cela quand on songe que l'anglais est la langue scientifique. Elle ne suffit pas toutefois pour s'ouvrir les portes; j'ai la chance de parler couramment italien et assez bien allemand et espagnol, ce qui permet de se faire comprendre et de s'ouvrir des portes dans pas mal d'endroits. J'ai eu aussi l'immense chance de rencontrer Haroun Tazieff avec lequel j'ai gardé des relations relativement étroites jusqu'à sa mort. Il m'a ouvert pas mal de portes, en Italie surtout. Quelle est votre mission au sein de LAVE? Ma mission est de gérer le service Infolave. Je diffuse chaque semaine un bilan de l'activité volcanique dans le monde. La fréquence de diffusion est plus grande quand un volcan entre en éruption. Vous avez eu l’occasion de participer à des expéditions scientifiques. Qu’en avez-vous retiré? J'ai eu effectivement l'occasion de collaborer avec des observatoires comme celui des volcans d'Hawaii ou celui de Yellowstone. Étant prof d'anglais, je ne suis pas un scientifique diplômé, mais ma pratique de l'anglais et de l'italien et une bonne dose de diplomatie (c'est le plus important) m'ont permis de gagner la
Professeur d’anglais à la retraite, Claude Grandpey focalise aujourd’hui son attention sur ses deux passions, la volcanologie et la lutte contre le réchauffement climatique. Il est aussi président d’honneur de L’Association Volcanologique Européenne LAVE. Mémoires volcaniques; Terres de feu, Voyages dans le monde des volcans; Volcanecdotes; Glaciers en Péril; Dans les pas de l’ours sont quelques-uns de ses ouvrages. Volcans et Glaciers est également un blog sur l’actualité volcanique et pédagogique. Claude Grandpey propose également des conférences aussi bien pour promouvoir les connaissances autour de la volcanologie que pour expliquer la problématique du réchauffement climatique.
Couleurs automnales de la toundra Crédit : Claude Grandpey
Comment passe-t-on de l’anglais à la volcanologie/climatologie, c’est inhabituel comme parcours?
Ce n’est pas si inhabituel que cela quand on songe que l’anglais est la langue scientifique. Elle ne suffit pas toutefois pour s’ouvrir les portes; j’ai la chance de parler couramment italien et assez bien allemand et espagnol, ce qui permet de se faire comprendre et de s’ouvrir des portes dans pas mal d’endroits. J’ai eu aussi l’immense chance de rencontrer Haroun Tazieff avec lequel j’ai gardé des relations relativement étroites jusqu’à sa mort. Il m’a ouvert pas mal de portes, en Italie surtout.
Quelle est votre mission au sein de LAVE?
Ma mission est de gérer le service Infolave. Je diffuse chaque semaine un bilan de l’activité volcanique dans le monde. La fréquence de diffusion est plus grande quand un volcan entre en éruption.
Vous avez eu l’occasion de participer à des expéditions scientifiques. Qu’en avez-vous retiré?
J’ai eu effectivement l’occasion de collaborer avec des observatoires comme celui des volcans d’Hawaii ou celui de Yellowstone. Étant prof d’anglais, je ne suis pas un scientifique diplômé, mais ma pratique de l’anglais et de l’italien et une bonne dose de diplomatie (c’est le plus important) m’ont permis de gagner la confiance de plusieurs organismes scientifiques. Il est toujours gratifiant d’être au contact de scientifiques, d’être conseillé dans l’utilisation du matériel. Peut-être le plus important, on a l’autorisation de pénétrer dans des zones autrement interdites.
Grand Prismatic à Yellowstone Crédit : Claude Grandpey
Gerbe de lave à Hawaii Crédit : Clade Grandpey
Vos livres sont sur la thématique de la géologie (Glaciers en Péril, Mémoires Volcaniques…) et pourtant votre dernière publication est centrée sur l’ours. Pourquoi ce choix?
J’aime beaucoup l’ours, peut-être parce qu’il correspond un peu à mon tempérament. Et puis, lors de plusieurs voyages en Alaska, j’ai eu l’occasion de l’approcher et de l’observer longuement. Contrairement à certains, je ne me focalise pas à 100% sur les volcans. A mon avis, c’est un grave défaut d’avoir des œillères. Par exemple, en Alaska, on peut observer des volcans comme le Redoubt ou l’Augustine, mais ce serait une erreur de négliger les glaciers, la toundra et toute la faune qui y vit.
Ours et saumon en Alaska Crédit : Claude Grandpey
Depuis longtemps vous vous battez contre le réchauffement climatique en contribuant à une meilleure information sur ce sujet (et à lutter contre la désinformation). Or, ce thème très présent dans l’actualité n’évolue que très doucement dans les décisions et les actes, est-ce-que ce n’est pas parfois décourageant ?
Je ne le pense pas. En septembre dernier, j’étais au chevet des glaciers alpins qui fondent vite, mais pas aussi vite que les glaciers et la banquise arctiques. Je suis un privilégié d’avoir pu observer ces deux mondes. Mon rôle est de faire savoir ce qui se passe dans les hautes latitudes. Ce n’est qu’à force de répétition que le clou finira par entrer. Je suis Creusois et le Creusois est têtu; je ne lâcherai pas le morceau de sitôt. Et puis, les événements climatiques extrêmes qui se préparent, l’apparition de virus avec le dégel du permafrost, feront vite prendre conscience de la gravité du réchauffement climatique.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre? Avez-vous des actualités, des conférences etc… ?
Rien de prévu pour le moment et la crise sanitaire avec les librairies fermées, les salons annulés n’encouragent guère dans cette voie. Mais l’inspiration est parfois très rapide chez moi! Je devais faire des conférences dans les prochaines semaines et en 2021, mais je ne suis pas très optimiste. Nous ne sommes pas près de sortir de cette ornière.
En raison du réchauffement de la planète, la plupart des glaciers dans le monde reculent, et pourtant, il y a quelques exceptions. Le glacier du Mont Saint Helens, baptisé Crater Glacier, est probablement le plus jeune glacier au monde. Avant mai 1980, le volcan se trouvant aux Etats-Unis, était un cône orné d’une douzaine de petits glaciers. L’éruption majeure du XXème siècle a détruit la majorité des glaciers. L’ouverture en forme de fer à cheval, orienté nord, laissé par l’éruption a fourni un refuge pour héberger un nouveau petit glacier. Une épaisse couche de débris volcanique s’est accumulée sur le fond du cratère, fournissant un bon isolant contre la chaleur volcanique en dessous. En 2004, le volcan se réveil à nouveau. Les scientifiques de l’USGS craignaient que la chaleur du dôme fasse fondre le glacier et provoque des lahars dans la vallée. Au lieu de cela, le nouveau dôme a coincé le glacier contre la paroi du cratère. Inspiré de Glaciers en Péril de Claude Grandpey, un superbe livre à lire ! :) Le site de Claude Grandpey Découvrez nos séjours en Amérique https://www.youtube.com/watch?v=DNfcLqU7YIE&t=16s
En raison du réchauffement de la planète, la plupart des glaciers dans le monde reculent, et pourtant, il y a quelques exceptions. Le glacier du Mont Saint Helens, baptisé Crater Glacier, est probablement le plus jeune glacier au monde. Avant mai 1980, le volcan se trouvant aux Etats-Unis, était un cône orné d’une douzaine de petits glaciers. L’éruption majeure du XXème siècle a détruit la majorité des glaciers. L’ouverture en forme de fer à cheval, orienté nord, laissé par l’éruption a fourni un refuge pour héberger un nouveau petit glacier. Une épaisse couche de débris volcanique s’est accumulée sur le fond du cratère, fournissant un bon isolant contre la chaleur volcanique en dessous. En 2004, le volcan se réveil à nouveau. Les scientifiques de l’USGS craignaient que la chaleur du dôme fasse fondre le glacier et provoque des lahars dans la vallée. Au lieu de cela, le nouveau dôme a coincé le glacier contre la paroi du cratère.
Inspiré de Glaciers en Péril de Claude Grandpey, un superbe livre à lire ! 🙂
Un article de P. Thiran Définition d'un minéral Un minéral se définit globalement comme un assemblage d’atomes qui est structuré selon un des sept systèmes dits cristallins définis par René Just Haüy à la fin du XVIIIème siècle. Il se définit également par sa composition chimique qui lui confère des propriétés de réactivité avec d’autres éléments. A ce jour, il y a sur notre planète plus de 5200 minéraux distincts identifiés et reconnus par l’IMA ( International Mineralogical Association). Le premier minéral Leur histoire commence bien avant la formation de notre système solaire, soit il y a plus de 4,6 milliards d’années (Mrda). Lorsqu’après le Big Bang (14,5 Mrda) et la formation du premier système stellaire, la température et la pression qui régnait dans l’Univers, diminuèrent suffisamment ( jusqu’à environ 4000°C et 50 kbar), le premier minéral, le diamant, se forma par assemblage d’atomes de carbone préexistants. Suivirent des alliages fer-nickel, des minéraux réfractaires comme le corindon (oxyde d’aluminium) et le rutile (oxyde de titane), des composés ferro-magnésiens comme les spinelles et le groupe olivine. Au total une douzaine de minéraux qui, selon les auteurs sont appelés “primitifs”, “ancestraux”, voire “grains présolaires”. D'une douzaine de minéraux à 250 Un deuxième apport de nouveaux minéraux eut lieu lors de la formation de notre système solaire il y a 4,5 Mrda comprenant le soleil et son ensemble de planètes dont la nôtre. Comme les autres systèmes stellaires, le nôtre s’est formé par concentration de gaz d’hydrogène et d’hélium, et de poussières interstellaires contenant les minéraux primitifs. Les deux gaz deviennent le combustible du soleil, tandis que les poussières s’agglomèrent pour former des corps solides: les astéroïdes qui incluent les météorites, les plus petits d’entre eux. C’est l’accrétion ou agglomération des astéroïdes qui va donner naissance aux planètes. Les chocs provoqués
Un article de P. Thiran
Définition d’un minéral
Un minéral se définit globalement comme un assemblage d’atomes qui est structuré selon un des sept systèmes dits cristallins définis par René Just Haüy à la fin du XVIIIème siècle.
Il se définit également par sa composition chimique qui lui confère des propriétés de réactivité avec d’autres éléments.
A ce jour, il y a sur notre planète plus de 5200 minéraux distincts identifiés et reconnus par l’IMA ( International Mineralogical Association).
Le premier minéral
Leur histoire commence bien avant la formation de notre système solaire, soit il y a plus de 4,6 milliards d’années (Mrda).
Lorsqu’après le Big Bang (14,5 Mrda) et la formation du premier système stellaire, la température et la pression qui régnait dans l’Univers, diminuèrent suffisamment ( jusqu’à environ 4000°C et 50 kbar), le premier minéral, le diamant, se forma par assemblage d’atomes de carbone préexistants.
Diamant brut 74 carats, kimberley, afrique du Sud – James Elliott, Fine Mineral International
Suivirent des alliages fer-nickel, des minéraux réfractaires comme le corindon (oxyde d’aluminium) et le rutile (oxyde de titane), des composés ferro-magnésiens comme les spinelles et le groupe olivine.
Au total une douzaine de minéraux qui, selon les auteurs sont appelés “primitifs”, “ancestraux”, voire “grains présolaires”.
D’une douzaine de minéraux à 250
Un deuxième apport de nouveaux minéraux eut lieu lors de la formation de notre système solaire il y a 4,5 Mrda comprenant le soleil et son ensemble de planètes dont la nôtre.
Comme les autres systèmes stellaires, le nôtre s’est formé par concentration de gaz d’hydrogène et d’hélium, et de poussières interstellaires contenant les minéraux primitifs. Les deux gaz deviennent le combustible du soleil, tandis que les poussières s’agglomèrent pour former des corps solides: les astéroïdes qui incluent les météorites, les plus petits d’entre eux.
C’est l’accrétion ou agglomération des astéroïdes qui va donner naissance aux planètes.
Les chocs provoqués par cette opération ont fait fondre et cristalliser une partie des minéraux primitifs ce qui a donné naissance à de nouveaux minéraux dont le Zircon (silicate de zirconium, très résistant et faiblement radioactif).
Zircon, Mogok, Myammar – Pierre Louis
Ce dernier devient le plus vieux minéral terrestre. Il a été trouvé dans des gneiss en Australie et en Antarctique et a été daté de 4,3 Mrda.
A ce stade de formation de la Terre, on dénombre un total de 250 minéraux.
La multiplication des minéraux grâce aux phénomènes volcaniques
Ce sont des phénomènes volcaniques intenses qui ont présidé à la mise en place de la structure actuelle de notre planète et qui ont contribué à un troisième apport substantiel de minéraux.
Initialement les minéraux pré-existants s’étaient localisés dans le manteau, à l’exception du fer et du nickel qui s’étaient concentrés dans le noyau.
Par la suite, des zones de la partie supérieure du manteau sont entrées en fusion partielle, créant des magmas riches en Péridotites (roches de minéraux ferro-magnésiens) et aussi de la Kimberlite (roche magmatique contenant le diamant).
Bombe à péridotite, Eifel, Allemagne – Philippe Thiran
Des éruptions volcaniques se succédèrent amenant les minéraux des magmas qui avaient cristallisé comme ceux du groupe de l’Olivine, les pyroxènes, les amphiboles (comme l’Hornblende), les micas (comme la Muscovite ou mica blanc), les feldspaths, le Quartz ( oxyde de silicium).
Hornblende dans pegmatite, France – Philippe Thiran
Mica blanc ou muscovite, Brésil – Philippe Thiran
Quartz sur ankérite, France – Philippe Thiran
Ces éruptions amènent aussi de la vapeur d’eau et des gaz sulfurés, initialement dissouts dans le manteau, lesquels contribuent à la formation de divers hydrates, hydroxydes, sulfures et sulfates (comme la Blende et la Galène, sulfures de zinc et de plomb respectivement).
Blende et galène, Moresnet, Belgique – Philippe Thiran
Des intrusions magmatiques entrainent des éléments comme le béryllium, le bore, le fluor, le lithium, … qui forment des béryls (comme l’émeraude), des tourmalines (comme la variété noire ou schorl), des topazes aux couleurs variées, du Spodumène (source de lithium),…
Emeraude dans sa gangue, Chivor, Colombie – Pierre Louis
Tourmaline Schorl dans pegmatite, Arizona, USA – Philippe Thiran
Les mouvements des plaques tectoniques entrainent, par métamorphisme, l’apparition de nouveaux silicates dont les Grenats, le métamorphisme étant la transformation d’un minéral par élévation de température et/ou de pression.
Grenats emboités, Madagascar – Philippe Thiran
En particulier, les phénomènes de subduction, soit l’enfoncement de plaques l’une sous l’autre jusqu’à grande profondeur, entrainent également la transformation des minéraux présents dans ces plaques, les minéraux transformés étant regroupés sous la dénomination d’Ophiolites.
L’ensemble de ces actions conduisit à un apport de 1250 nouveaux minéraux, ce qui donna, sur notre planète, un total de 1500 minéraux vers 2,5 Mrda.
La seconde partie de cette chronique expliquera comment notre planète contient actuellement environ 5200 minéraux distincts.
Sources Bibliographiques pour les deux parties :
– The Story of the Earth, Robert M.Hazen, Penguin Books, 2013,
– Mineral Evolution, Robert M.Hazen, The Mineralogical Record, volume 46, Nov.Dec. 2015,
– Ce que disent Les Minéraux, Patrick Cordier et Hugues Leroux, Belin, 2008,
– Roches et Minéraux du Monde, Ronald L. Bonewitz, Delachaux et Niestlé, 2014,
– 101 Minéraux et Pierres Précieuses, Jean-Claude Boulliard, Dunod, 2016,
– L’Evolution des Minéraux, Pierre Gatel, Le Cahier des Micromonteurs, Hors-série Mars 2018.
La minéralogie comme la volcanologie sont des sciences qui évoluent avec le temps au fur et à mesure de l’avancée de la recherche et des connaissances. Ce qui est vrai à un instant T peut être remis en cause le lendemain. Philippe Thiran, l’auteur de ce post, se tient à disposition de ceux qui voudraient échanger à propos des notions géologiques présentées. Vous pouvez nous contacter pour avoir ses coordonnées personnelles.
Le stratovolcan Etna domine Catane, la deuxième plus grande ville de Sicile en Italie. Les premiers témoignages datent de 1500 av. J-C, faisant de lui, l’un des plus anciens au monde. Son sommet est à 3320 m de hauteur, c’est le plus grand volcan d’Europe. L’Etna possède une caldeira en forme de fer à cheval de 5 x 10 km ouverte à l'est, c’est la Valle del Bove. En fonction des périodes, les éruptions peuvent être explosives ou effusives avec parfois des coulées de lave le plus souvent mineures. De nombreuses légendes sont contées autour de l’Etna dont la légende de la sandale d’Empédocle. Empédocle était un philosophe qui a probablement vécu entre 490 et 435 AV.J.C, ce défenseur de la démocratie n’hésitait pas à condamner à mort ce qui prône la tyrannie. Ce personnage aux apparences de nobles fut banni et termina sa vie dans le Péloponnèse en Grèce. D’après la légende, Empédocle retourne en Sicile, se jette dans l’Etna et laisse au bord du cratère une de ses chaussures de bronze, preuve de sa mort. Découvrez notre voyage en Sicile Sources : Volcans de légende Georges Vitton Global Volcanism Program Le Monde Cairn.info
Le stratovolcan Etna domine Catane, la deuxième plus grande ville de Sicile en Italie. Les premiers témoignages datent de 1500 av. J-C, faisant de lui, l’un des plus anciens au monde. Son sommet est à 3320 m de hauteur, c’est le plus grand volcan d’Europe. L’Etna possède une caldeira en forme de fer à cheval de 5 x 10 km ouverte à l’est, c’est la Valle del Bove.
En fonction des périodes, les éruptions peuvent être explosives ou effusives avec parfois des coulées de lave le plus souvent mineures.
De nombreuses légendes sont contées autour de l’Etna dont la légende de la sandale d’Empédocle.
Empédocle était un philosophe qui a probablement vécu entre 490 et 435 AV.J.C, ce défenseur de la démocratie n’hésitait pas à condamner à mort ce qui prône la tyrannie. Ce personnage aux apparences de nobles fut banni et termina sa vie dans le Péloponnèse en Grèce. D’après la légende, Empédocle retourne en Sicile, se jette dans l’Etna et laisse au bord du cratère une de ses chaussures de bronze, preuve de sa mort.
Crédit photo : Laurent Perrier Ludovic Leduc est un volcanologue indépendant et médiateur scientifique. Avec Alex Molle, un ami passionné de volcans comme lui, ils forment l’équipe d’Objectif Volcans dont la page facebook éponyme reflète leur volonté : apporter des connaissances scientifiques et adaptées autour des volcans, derrière un suivi de l’actualité volcanique mondiale. Le Piton de la Fournaise y est mis en avant, car Ludovic y a vécu quelques années et ce volcan est le sujet de ses premiers projets professionnels. Mais s’il reste très attaché à cette île, il cherche aujourd’hui à élargir ses horizons… Crédit : HTA Photographie Comment est né votre intérêt pour les volcans? À l’âge de mes sept ans, j’ai participé à une classe découverte en Auvergne. L’animateur nous a fait croire qu’en collant son oreille au fond du cratère du Puy de Pariou, nous pourrions entendre le magma… On s’est tous exécutés pour, ensuite, se persuader de l’avoir entendu, ce que je sais aujourd’hui faux, mais cela a éveillé en moi une passion qui ne m’a jamais quitté. J’ai commencé par collectionner des cailloux, puis j’ai lu et vu pas mal de livres et films sur le sujet. Maurice et Katia Krafft m’ont fait voyager et sont devenus de vrais modèles, tant pour leur liberté d’action et de pensée que pour cette envie de transmettre qui résonne aujourd’hui en moi. Je n’étais toutefois pas l’excellent élève que ces longues études nécessitent. J’étais peut-être aussi effrayé devant le peu de débouchés proposés par cette voie. C’est d’abord un professeur de SVT qui m’a donné confiance en moi, puis mes parents qui m’ont donné le coup de pied au derrière dont j’avais besoin. Je me suis alors rendu compte de mes capacités et me suis nourri de tous ces enseignements jusqu’au Master de Clermont-Ferrand.
Crédit photo : Laurent Perrier
Ludovic Leduc est un volcanologue indépendant et médiateur scientifique. Avec Alex Molle, un ami passionné de volcans comme lui, ils forment l’équipe d’Objectif Volcans dont la page facebook éponyme reflète leur volonté : apporter des connaissances scientifiques et adaptées autour des volcans, derrière un suivi de l’actualité volcanique mondiale. Le Piton de la Fournaise y est mis en avant, car Ludovic y a vécu quelques années et ce volcan est le sujet de ses premiers projets professionnels. Mais s’il reste très attaché à cette île, il cherche aujourd’hui à élargir ses horizons…
Crédit : HTA Photographie
Comment est né votre intérêt pour les volcans?
À l’âge de mes sept ans, j’ai participé à une classe découverte en Auvergne. L’animateur nous a fait croire qu’en collant son oreille au fond du cratère du Puy de Pariou, nous pourrions entendre le magma… On s’est tous exécutés pour, ensuite, se persuader de l’avoir entendu, ce que je sais aujourd’hui faux, mais cela a éveillé en moi une passion qui ne m’a jamais quitté. J’ai commencé par collectionner des cailloux, puis j’ai lu et vu pas mal de livres et films sur le sujet. Maurice et Katia Krafft m’ont fait voyager et sont devenus de vrais modèles, tant pour leur liberté d’action et de pensée que pour cette envie de transmettre qui résonne aujourd’hui en moi.
Je n’étais toutefois pas l’excellent élève que ces longues études nécessitent. J’étais peut-être aussi effrayé devant le peu de débouchés proposés par cette voie. C’est d’abord un professeur de SVT qui m’a donné confiance en moi, puis mes parents qui m’ont donné le coup de pied au derrière dont j’avais besoin. Je me suis alors rendu compte de mes capacités et me suis nourri de tous ces enseignements jusqu’au Master de Clermont-Ferrand. Je ne suis pas allé plus loin, sans doute car je n’étais pas complètement en phase avec la recherche scientifique, sachant que ce n’était pas non plus tout à fait la meilleure manière, pour moi, de vivre cette passion pour les volcans…
Le choix d’aller vivre à La Réunion avec ma compagne a été la révélation. J’ai découvert une île merveilleuse, avec un volcan superbe et très actif. En plus des éruptions, je me suis découvert un goût pour la transmission des connaissances et me suis totalement engagé dans cette voie.
Quel lien particulier avez-vous avec le Piton de la Fournaise?
C’est mon premier volcan. Si j’ai pu en découvrir quelques-uns avant d’aller à La Réunion lors de mes études ou de voyages personnels, le Piton de la Fournaise est celui où j’ai vécu mes premières vraies émotions. J’ai eu la chance de vivre pleinement sept éruptions lors des trois ans où j’ai vécu sur cette île ! Ce sont des émotions immenses, personnelles d’abord car vécues comme un certain aboutissement, mais aussi partagées avec mes proches qui, enfin, pouvaient mieux comprendre cette passion…
C’est aussi sur ce volcan que j’ai acquis une certaine expérience de terrain. J’y ai développé mon regard de scientifique, à partir des bases apprises lors de mes études notamment, mais qui se sont tellement enrichies depuis. Cela a renforcé l’idée de ce que je voulais faire de ce métier : voyager, tout en continuant de s’enrichir de nouvelles connaissances.
Le Piton de la Fournaise, c’est aussi le volcan de mes premiers travaux.
J’ai eu la chance de vivre une superbe éruption de deux mois qui a commencé le lendemain de la naissance de mon premier enfant. Ce fut un moment intense de ma vie, où j’alternais les allers-retours au volcan tous les trois jours et la découverte de la paternité… Les nombreuses images filmées lors de cette éruption m’ont permis de réaliser un film pédagogique dans lequel j’explique comment se déroulent habituellement les éruptions de ce volcan… J’en ai fait un DVD pour les touristes, mais aussi pour les professeurs de SVT au service de leurs élèves. Ce premier projet m’a donné envie de continuer dans cette voie de l’entreprenariat, avec cette volonté de diversifier les moyens pour faire passer le message…
J’ai ensuite développé des parcours pédagogiques sur le Piton de la Fournaise pour tenter de transmettre la manière dont se forment les paysages réunionnais. J’ai donc emmené quelques touristes au volcan puis, en rentrant en métropole, j’ai coordonné et écrit une partie du guide géologique de La Réunion pour que ces parcours pédagogiques demeurent, mais d’une autre manière…
Aujourd’hui, je vis à 10 000 km de la Fournaise. Pourtant, dès qu’il entre en éruption, j’ai cette même appréhension, cette même excitation que lorsque j’habitais là-bas… C’est viscéral, si bien que je ne peux m’empêcher de suivre l’éruption grâce à mes amis réunionnais, pour comprendre ce qu’il se passe et partager…
Crédit : Ludovic Leduc
Est-ce qu’il y a une éruption historique qui vous a vraiment marqué?
Je n’ai pas vécu d’éruption que l’on peut vraiment qualifier d’historique.
L’éruption qui commença juste après la naissance de mon premier fils fut quand même à l’origine d’un des plus gros cônes volcaniques de l’Enclos Fouqué, ce qui n’est pas rien. L’activité fut par moment vraiment impressionnante ! Cette éruption m’a aussi permis de découvrir l’ensemble des phénomènes éruptifs principaux de ce volcan, ce qui m’a donné l’idée de faire ce film pédagogique. Il y a aussi notre première éruption en 2014 avec ma femme : une petite éruption, plus charmante qu’impressionnante, mais le partage avec elle rendit le moment exceptionnel ! Je pense également à une éruption en 2015 sur laquelle on arriva 20 minutes seulement après le début avec un ami … Les fissures éruptives continuaient à s’ouvrir… magique ! L’année d’après, mon père a fait du pain sur des coulées à peine solidifiée… Ce fut un autre moment d’exception, de nos deux passions mélangées à quelques pas du cône en formation…
J’ai aussi eu la chance d’aller sur le Nyiragongo, un volcan au Congo qui héberge le plus grand lac de lave du monde… Un spectacle inoubliable ! Avec Alex, ce fut la découverte d’un volcan bien plus dangereux que la Fournaise mais pourtant bien moins surveillé alors qu’il menace près de 2 millions de personnes… Cette prise de conscience nous a donné envie de nous investir pour aider l’Observatoire volcanologique de Goma. Monter des projets au Congo est difficile mais j’ai bon espoir que cela aboutisse un jour, peut-être en collaboration avec la Fondation Volcano Active, une jeune fondation qui a de grands objectifs pour améliorer la vie des 500 millions de personnes qui vivent à proximité d’un volcan actif.
Crédit : Ludovic Leduc
Un mot sur le guide que vous avez publié?
La Réunion est une île géologiquement très riche, avec un volcan très actif et une érosion démentielle en lien avec une pluviométrie parmi les plus importantes de la planète. Cela engendre des paysages spectaculaires qui attirent de nombreux touristes et que la géologie permet de comprendre… C’est pour moi le meilleur endroit en France pour cela : il était donc important d’élargir la collection de ces guides géologiques à La Réunion ! J’ai pris le projet en main et ai fait le lien entre les trois autres auteurs et Omniscience, la maison d’édition. J’ai aussi et surtout écrit la partie sur le massif volcanique du Piton de la Fournaise qui représente 60% du livre environ…
Ce guide, c’est d’abord une histoire géologique complète qui permet de fixer les notions et moments clés depuis l’émergence de l’île, il y a plus de 3 millions d’années. C’est également dix randonnées détaillées pour voir… et comprendre ! De Mafate au Piton de la Fournaise en passant par la route des Laves ou la Plaine des Cafres, nous avons essayé de mêler pédagogie et belles iconographies pour réussir à vous faire prendre la mesure des phénomènes géologiques à l’œuvre sur cette belle île. C’est enfin sept fiches découvertes sur des sujets aussi variés que les orgues volcaniques, les climats extrêmes de l’île ou le fonctionnement de l’observatoire volcanologique…
Personnellement, ce livre m’a aussi permis de clôturer mon passage à La Réunion, en laissant un témoignage des richesses de cette île qui m’a profondément marqué.
Crédit : Ludovic Leduc
Quels sont vos projets à venir?
J’ai encore quelques projets à La Réunion, avec la Cité du Volcan notamment, qui est le musée dédié aux volcans et au Piton de la Fournaise. Je suis par exemple en train de finir d’écrire un livre pour ce musée sur le Piton de La Fournaise qui sera à la fois un accompagnement à la randonnée jusqu’au sommet de la Fournaise et un beau livre avec de belles illustrations ! Je suis également sur un autre projet de livre, pour les enfants cette fois, en collaboration avec la Fondation Volcano Active. C’est j’espère le début d’une collection qui visera à apporter des informations scientifiques et pédagogiques aux enfants qui habitent près des volcans actifs. Je pense en effet qu’il est essentiel de mieux éduquer et informer les enfants par rapport aux risques volcaniques, particulièrement ceux qui vivent à proximité de volcans actifs et dangereux…
J’interviens aussi dans les établissements scolaires et les centres culturels par le biais de conférences sur le sujet. Avec Alex, nous commençons aussi à organiser et accompagner des voyages sur les volcans actifs en partenariat avec 80 Jours Voyages car partager ses connaissances sur le terrain n’a rien de comparable… Deux sont fixés pour 2021 : les Açores et la Sicile, en espérant que le contexte sanitaire nous permette de partir ! Quoiqu’il en soit, ces voyages concordent avec mon envie insatiable de voyager, de voir des volcans et des éruptions…
L’Association Volcanologique Européenne a été créée en 1986. C’est une association à caractère scientifique. Elle compte plus de 500 adhérents. En plus des rencontres, conférences, sorties sur le terrain, expositions que cette association francophone organise, elle publie une revue bimestrielle composée de récits, analyses et fiches sur les volcans ainsi que des mémoires thématiques. Elle a réalisé le livre "Chasseurs de volcans" et un dvd "Les éruptions de LAVE" avec des images de ses adhérents. Elle a aussi un site internet et une page L.A.V.E. et des groupes thématiques sur Facebook. Une bourse L.A.V.E attribuée par un jury est destinée à aider les recherches d’étudiants sur des sujets en relation avec le volcanisme. L.A.V.E regroupe des adhérents de tout âge, tous passionnés par les volcans. L'association regroupe à la fois des volcanologues chevronnés, des amateurs éclairés et des personnes qui découvrent un tout nouveau domaine : chacun peut y trouver son compte. En outre hors période Covid, les Assemblées Générales ont lieu au printemps et sont l'occasion de grandes retrouvailles avec à la clé des randonnées géologiques, des projections des images des adhérents et surtout beaucoup de convivialité. Découvrez le site internet : www.lave-volcans.com et la page L.A.V.E. sur Facebook : Facebook LAVE
L’Association Volcanologique Européenne a été créée en 1986. C’est une association à caractère scientifique. Elle compte plus de 500 adhérents.
En plus des rencontres, conférences, sorties sur le terrain, expositions que cette association francophone organise, elle publie une revue bimestrielle composée de récits, analyses et fiches sur les volcans ainsi que des mémoires thématiques. Elle a réalisé le livre « Chasseurs de volcans » et un dvd « Les éruptions de LAVE » avec des images de ses adhérents. Elle a aussi un site internet et une page L.A.V.E. et des groupes thématiques sur Facebook.
Une bourse L.A.V.E attribuée par un jury est destinée à aider les recherches d’étudiants sur des sujets en relation avec le volcanisme.
L.A.V.E regroupe des adhérents de tout âge, tous passionnés par les volcans. L’association regroupe à la fois des volcanologues chevronnés, des amateurs éclairés et des personnes qui découvrent un tout nouveau domaine : chacun peut y trouver son compte.
En outre hors période Covid, les Assemblées Générales ont lieu au printemps et sont l’occasion de grandes retrouvailles avec à la clé des randonnées géologiques, des projections des images des adhérents et surtout beaucoup de convivialité.
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