Avant 1991, le stratovolcan philippin était peu connu. En effet, il n’avait pas eu d’éruption historique. La forêt avait envahi ses flancs. L’éruption de 1991 a cependant fait parler de lui. C’est une éruption majeure des temps historiques. L’éjection d’un volume considérable de téphra a produit de larges nués ardentes qui ont dévasté les flancs du volcan. Dès lors le volcan amputé de son sommet et creusé d’une caldeira a permis de mettre en place un lac de cratère d’une largeur de 2.5 km au sommet de sa caldeira. La formation de la caldeira a réduit la taille du volcan de 300 m. Son altitude est aujourd’hui à 1486 m.

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Pinatubo Philippines

Source : Global Volcanism Program

 

 

Au nord-est de l’Ethiopie, se trouve la dépression du Danakil, connu pour son désert, son volcan bouclier l’Erta Ale, l’extraction de sel et son peuple semi nomade, les Afar.

Les Afar parlent le Afar-Af, langue d’origine couchitique. Ils professent la religion islamique mais gardent une certaine liberté par rapport aux préceptes religieux. Ils portent des amulettes avec des extraits du Coran tout en croyant aux démons et aux esprits maléfiques.

C’est un peuple sans écriture. La tradition orale occupe une place centrale dans la transmission du savoir et de la culture. Le horra est un chant de guerre accompagné de danses réservées aux hommes. On y exalte l’univers du guerrier, le culte du héros, la bravoure.

Sources :

Découverte Ethiopie, Guides Olizane

Ethiopie, Petit Futé

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Les astronomes bénéficient d’une vue sans nuage depuis l’avion, ils sont dans la stratosphère. En dessous d’eux, se trouvent 85 % de l’atmosphère terrestre et presque toute la vapeur d’eau – des molécules qui absorbent et dispersent la lumière du soleil, en particulier l’infrarouge. Le nom du projet : APEQS flight expedition signifie « photographie aérienne de l’éclipse du soleil tranquille ». Tranquille parce que cette année, le soleil se rapproche du minimum dans son cycle de 11 ans d’activité des taches solaires. Onze organismes de recherche ont fait équipe avec National Geographic.

Le matériel cloué au sol de l’avion, une préparation de plusieurs mois, un calcul pour voir l’éclipse le plus longtemps possible sont mis en place pour l’étude de l’éclipse.

Certains scientifiques travaillent sur la luminescence, une très faible luminescence de la haute atmosphère très difficile à observer pendant la journée. Ils se sont tachés à mesurer le rôle des atomes de sodium dans cette lueur. La luminosité de la lueur de sodium pourrait indiquer la nature des réactions chimiques dans l’inosphère, une région vitale pour les communications radio. D’autres scientifiques ont prévu d’enregistrer le spectre d’une bande étroite de la couronne solaire. Les mesures de la photographie résultante devaient permettre de déterminer la densité des électrons libres près du soleil par rapport à la quantité de poussière interplanétaire. L’astronaute Scott Carpenter devait observer les effets de faibles luminosités du ciel tels qu’ils peuvent être vus par les voyageurs de l’espace.

Eclipse solaire en Indonésie 2016

L’expédition a été un succès gratifiant. Ce succès comprend les données du physicien sur le rayonnement infrarouge dans des gammes jamais enregistrées auparavant, données qui pourraient ouvrir des connaissances sur la haute atmosphère du soleil. L’expédition a démontré qu’un gros avion à réaction peut servir admirablement de plateforme stable en altitude – un observatoire stratosphérique. Le pilote automatique a maintenu le bout des ailes à l’horizontale avec une déviation ne dépassant pas un quart de degré pendant la période critique et le tangage longitudinal était encore plus faible.

 

80 Jours Voyages prépare un voyage en 2023 afin d’observer une éclipse. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter.

Eclipse solaire Indonésie 2016

 

Source :

The Solar Eclipse from a jet de Wolfgang B. Klemperer, National Geographic, Novembre 1963

 

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Découvrez l’article de Futura Sciences sur la définition d’une éclipse solaire

Le mont Ibu est un volcan Indonésien situé sur l’île reculée d’Halmahera. Bien que le volcan produit de belles éruptions stromboliennes qui laissent le voyageur en émerveillement, l’île reste méconnue du grand public. En effet, l’île reste difficile d’accès car son intérieur est densément boisé, et elle n’est pas correctement cartographiée.

Halmahera et les Moluques du Nord regorgent de somptueux paysage sauvage, où la jungle encore intacte abrite quelques tribus. Plusieurs villages de Halmahera ne sont accessibles que par bateau mais le mont Ibu est situé dans la région peuplée du nord.

Source :

itinari.com

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Au Nord Est du Wyoming, proche de la rivière, la Belle Fourche, se trouve Devils Tower. Cette formation géologique contenant des orgues phonolithiques culmine à 390 m de hauteur. Ce relief volcanique s’est formé il y a des millions d’années.

Les géologues savent que c’est une intrusion de magma dans ou entre d’autres types de roches qui a formé la tour. Certains pensent que l’érosion aurait emporté la roche sédimentaire plus tendre pour finalement exposer la tour. D’autres scientifiques pensent même que la tour provient d’un volcan éteint, bien qu’il n’y ait aucune autre preuve d’activité volcanique dans la région. Les forces naturelles continuent de façonner la Devils Tower, car le vent et l’eau continuent d’éroder le pilier.

Plus de 20 tribus amérindiennes ont eu des liens culturels importants avec Devils Tower, parmi lesquelles les Lakotas, les Blackfeets, les Crows et les Arapahos du Nord.

Une légende amérindienne raconte que des jeunes filles furent prises en chasse par un ours. Elles décidèrent de monter la paroi rocheuse, l’ours essaya de grimper et raya la tour. Le grand esprit sauva les jeunes amérindiennes en les faisant atteindre le ciel. Elles devinrent des étoiles.

 

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Sources:

Wyoming, High, Wide and Windy de David S. Boyer, National Geographic avril 1966.

yellowstonepark.com

planet-terre.ens-lyon.fr

Découvrez dans cet article le cycle géologique des roches et du sable, un article de P. Thiran.

Le cycle géologique des Roches

Du point de vue de la géologie, le sable s’inscrit dans le cycle géologique des Roches, tel que schématisé ci-dessous.

Cycle conçu et dessiné par Robert Six

 

Ce cycle se résume comme suit:

  • au début de l’existence de notre planète, la croûte terrestre était une masse silicatée en fusion, qui par refroidissement, donna naissance aux Roches Magmatiques, comme les basaltes d’une part et les granites d’autre part.
  • avec le temps, sous l’action des conditions météorologiques (vent et pluie), ces roches se sont altérées ou érodées. Leurs débris ont alors constitués les Roches Sédimentaires Meubles dont font partie les graviers, les sables, les argiles, selon la granulométrie de ces débris.
  • par la suite, ces sédiments meubles ont subi des modifications, appelés diagenèse, qui les ont transformés en Roches Sédimentaires Indurées ou solides, comme les calcaires et les grès.
  • à leur tour, ces roches sédimentaires indurées ont pu subir d’importantes modifications sous l’action d’élévations de température et /ou de pression. Ceci se produit lors de mouvements (tectoniques) de la croûte terrestre provoquant par exemple l’enfouissement de ces roches. Il en résulta alors des roches dites Roches Métamorphiques, dont les plus connues sont les schistes.
  • ces deux types de roches indurées vont par la suite, subir les effets des agents météorologiques et du transport. Les débris générés vont reconstituer des sédiments meubles, refermant ainsi la boucle du cycle.

Le sable

Parmi les roches sédimentaires meubles, le sable se caractérise par des grains indépendants, de granulométrie comprise entre 0,63 et 2 mm. Ce sable est dit détritique ou d’origine minérale.

Le phénomène d’altération qui donne naissance aux sables détritiques, est appelé arénisation, terme qui provient du latin arena, signifiant sable. Elle consiste en la dégradation de roches sous l’action du vent et de la pluie, suivie de l’action du transport (éolien ou hydraulique) des débris de roches, lequel use, polit ou déforme les grains. Le quartz (oxyde de silicium) est l’élément prépondérant, grâce à sa dureté et sa résistance aux agents chimiques. L’image 2 montre un sable résultant de l’altération d’un granit et l’image 3, un sable d’altération d’un grès.

 

Image 2 : Grains de sable grossis x 15  Photo et coll. Ph. Thiran

 

Image 3 : Grains de sable grossis x 15  Photo et coll. Ph. Thiran

 

Mais le sable a également pour origine les restes solides de la fossilisation des formes animales les plus élémentaires: les invertébrés marins. Ces derniers ont la particularité de s’entourer d’une carapace, appelée test ou coquille, de nature calcaire ou siliceuse. Cette carapace subsiste après la disparition des parties organiques. Les parties solides, comme les piquants des oursins, les squelettes des éponges, les antennes des crustacés,…subsistent également. L’image 4 montre un sable ainsi constitué sur un fond marin.

 

Image 4 : Grains de sable grossis x 10  Photo et coll. Ph. Thiran

 

Dans le cycle des roches, les roches meubles se transforment en roches sédimentaires indurées.

Le cycle géologique du sable

Pour le sable, cette transformation se déroule comme suit:

  • dans un premier temps, les grains charriés par voie hydraulique ou par le vent s’accumulent et constituent des dépôts soit en milieu marin, ce qui forme des bassins de sédimentation, soit en milieu terrestre et constituent des déserts et leurs dunes, des dépôts de loess, …
  • s’opère ensuite le tassement des sédiments sous le poids des couches successives, l’élimination de l’eau entre les grains et la consolidation de l’ensemble par cémentation et/ou cristallisation.
  • ce processus conserve les traces de formation comme la stratification due aux différents dépôts ou par la présence de fossile.

 

Les sables créent ainsi deux catégories de roches sédimentaires indurées

  • les calcaires à base de calcite (carbonate de calcium), sont soit détritiques soit organiques c’est-à-dire à base d’invertébrés fossilisés,
  • les grès, sont à base de grains de silice.

Les images 5 et 6 illustrent respectivement un calcaire fossilifère et un grès.

 

Image 5 : Calcaire fossilifère  Photo et coll. Ph. Thiran

 

Image 6: Grès rouge des Vosges  Photo et coll. Ph. Thiran

 

 

Le sable apparait donc comme un produit recyclable indéfiniment, ou dans le langage actuel, un produit renouvelable et durable.

Les sables charriés par le Rhin en sont un bon exemple. Ceux-ci, en effet, proviennent actuellement de l’altération des granites du massif alpin et des grès vosgiens, ces granites et ces grès étant nés jadis de débris de roches venus d’ailleurs.
Les sables qui sont actuellement charriés, vont se déposer en mer du Nord où ils constituent un nouveaux bassin de sédimentation qui finira par s’indurer et le cycle se répétera … à l’échelle des temps géologiques. Ce sable est illustré à l’image 7.

 

Image 7 : Grains de sable grossis x 15  Photo et coll. Ph. Thiran

 

 

 

Sources bibliographiques :

  • Le Sable, secrets et beauté d’un monde minéral, par J.Ayer, M.Bonifazi et J.Lapaire, Museum de Neuchâtel, 2002.
  • Articles sur les roches, par Robert SIx, bulletins du Groupe d’Etudes des Sciences de la Terre, 2014.
  • Dictionnaire de géologie, de A. Foucault et J-F Raoult, 7° éd. Dunod, 2010.

 

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La minéralogie comme la volcanologie sont des sciences qui évoluent avec le temps au fur et à mesure de l’avancée de la recherche et des connaissances. Ce qui est vrai à un instant T peut être remis en cause le lendemain.

Philippe Thiran, l’auteur de ce post, se tient à disposition de ceux qui voudraient échanger à propos des notions géologiques présentées. Vous pouvez nous contacter pour avoir ses coordonnées personnelles.

L’Aucuanquilcha est un stratovolcan de 6176 m de hauteur qui n’a connu aucune éruption dans les temps historiques. On y trouve, dans la zone proche du sommet, d’importants dépôts de soufre exploité de 1913 à 1994 dans une mine à 5950m de hauteur. Elle est considérée comme la plus haute mine du monde et ses habitants, les mineurs, ont été recensés en 1986 comme les habitants les plus hauts de la planète. Les études physiologiques sur les mineurs Aymara ont montré qu’ils faisaient moins d’hyperventilation et ont un taux de globules rouges plus élevé que les habitants des zones inférieures.

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Le saviez-vous? Le Masaya est l’un des sept volcans actifs du Nicaragua. Il est composé de cinq cratères : San Pedro, Nindri, Santiago, San Juan et Masaya.

Dans la bouche du cratère de Santiago, vivent des perroquets (Aratinga strenua). Théoriquement, les gazs émanant du volcan sont mortels, cependant ces petits oiseaux au plumage vert supportent ces gazs et se sont installés à même les parois du volcan.

Lors de la première visite des Espagnols, en 1524, l’un des cratères renfermaient un lac de lave, ce qui amena les Européens à soupçonner la présence de volumineuses réserves d’or fondu qu’ils tentèrent, en vain, de récupérer.

Source :

Nicaragua, Ulysse

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Anne Fornier est la fondatrice de La Fondation Volcano Active, une fondation internationale à but non-lucratif dont l’objectif principal est de soutenir la recherche scientifique, le développement et la diffusion des résultats sur l’activité des volcans, leurs risques à l’échelle mondiale, l’atténuation des risques volcaniques et le soutien à l’accroissement de leurs connaissances par le biais de projets sociaux.

Elle est aussi membre fondateur de la coopérative The End, dont l’objectif est la diffusion et la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies dans les PME et les organismes officiels.

Née en 1978, (Annecy Haute-Savoie France), Anne est une humaniste, géographe et spécialiste en gestion des risques. Elle est engagée sur les problématiques de résilience en terres volcaniques.

Elle a une maîtrise en recherche en géographie physique et analyse des risques volcaniques sous la Direction de Gérard Mottet, Directeur du Laboratoire de Géographie Physique Université Jean-Moulin Lyon III et sous la direction du climatologue Marcel Leroux, directeur du Laboratoire de Climatologie, Risques et Environnement, Théorie sur la dynamique du temps et du climat, AMP, à l’Université Jean-Moulin, Lyon III.

 

  • Comment est né votre intérêt pour les volcans ?

J’ai rencontré Haroun Tazieff à mes six ans, lors d’une conférence « connaissance du monde ». Je me souviens de son charisme et de ma fascination pour le documentaire.

Ma vocation est née par un concours de circonstance. Après mon baccalauréat et une enfance compliquée, mon avenir était flou. Je me suis inscrite à l’université pour bénéficier des droits étudiants, car je n’avais pas de recours financier. J’ai choisi une filière peu connue pour avoir de la place. Je suis arrivée en retard à mon premier cours, je me suis donc assise au premier rang de l’amphithéâtre. Après  trois heures de géomorphologie (dans lequel je n’ai rien compris,  j’ai même  écrit le cours en phonétique), j’ai été fascinée et j’ai décidé que je comprendrai.

Ensuite, pour mes 20 ans, je vivais ma première éruption au Piton de la Fournaise, puis avec les années, je suis entrée chez Terra Incognita (une agence de voyage aujourd’hui disparue, NDLR) pour travailler à l’agence puis aussi comme guide.

 

  • Après 20 ans sur le terrain, vous avez décidé de créer cette fondation, qu’est-ce qui vous a poussé à créer Volcano Active Foundation ?

Tout d’abord pendant huit ans, j’ai vécu en Savoie dans un petit village pour élever mes enfants, puis je me suis retrouvée seule avec mes trois enfants sur Barcelone. J’ai décidé de vivre selon mes valeurs et mes engagements. Il y a vingt ans, j’ai créé une ONG avec deux amis, Patrice Huet (actuellement Directeur scientifique du Musée du Volcan de la Réunion) et Sylvain Todman. C’est donc tout naturellement que j’ai repris ce chemin dans les zones volcaniques. Nous sommes face à des aléas inévitables, mais qui peuvent être atténués en travaillant la résilience des écosystèmes, la vulnérabilité des peuples, la justice sociale, l’éducation dans leur vie quotidienne.

Je me trouve souvent confrontée à dénoncer les mauvaises pratiques des États, des multinationales, des narcotrafics, des pressions, et même des manipulations de certains scientifiques.

Des peuples sont voués à une précarité par manque de formation sur les risques volcaniques. Les maisons, les routes, sont construites de façon rapide et accentuent les risques et désastres, les eaux sont les premières à être contaminées par les cendres ou les émanations en gaz.

Des solutions concrètes existent comme travailler sur les facteurs de vulnérabilité comme la pauvreté, l’éducation, les plans d’urbanisation et de construction, pour réduire les désastres en terre volcanique.

 

 

  • Pouvez-vous nous en dire plus sur la Volcano Active ?

La Fondation Volcano Active est une fondation à but non-lucratif dont les objectifs principaux sont de soutenir la recherche scientifique, le développement et la diffusion des résultats sur l’activité des volcans et leurs risques à l’échelle mondiale, l’atténuation des risques volcaniques et le soutien à l’accroissement des connaissances par le biais de projets sociaux. Elle a vu le jour début 2019. J’en suis la fondatrice.

L’objectif de la fondation est d’accroître la résilience des habitants et des écosystèmes des zones volcaniques avec un accent particulier sur les femmes et les enfants. Non seulement face aux catastrophes inévitables, mais aussi dans leur vie quotidienne avec les émissions de gaz, la contamination des aquifères et les maladies typiques des zones volcaniques.

Il existe plus de 1 500 volcans actifs dans le monde affectant directement plus de 500 millions d’habitants de ces zones volcaniques.

Nos objectifs s’articulent donc sur les piliers de la mitigation, de l’éducation et la divulgation.

 

MITIGATON

Former du personnel local qualifié et lui fournir les moyens techniques pour contrôler l’activité volcanique sur le terrain. Former la population à l’évacuation en cas de catastrophe.

 

ÉDUCATION // ÉCOLE DU VOLCAN

Créer et développer des programmes qui améliorent la connaissance des volcans, de leurs risques et travailler sur la prise de conscience de notre environnement.

L’objectif est de sensibiliser les enfants des régions volcaniques, à la volcanologie et à ses risques, en faisant des enfants une référence pour transmettre les valeurs et la protection de ce phénomène géologique et social si étroitement lié à la planète et à l’environnement.

 

DIVULGATION

Faire connaître les conditions de vie et l’état réel des volcans, tant par des études scientifiques que par des articles destinés au grand public.

 

 

  • Quels sont les principaux risques volcaniques connus et les moyens disponibles pour protéger les populations ?

Le travail est immense et rarement modélisable d’une zone à l’autre, chaque volcan est unique. La liste des dangers est longue.  Il s’agit de mettre en place une identification des dangers pour une gestion des risques de catastrophes par zone et par volcan.

Dans notre subconscient, les dangers de la nature semblent inévitables, catastrophiques. Mais les catastrophes ne sont pas naturelles, elles sont socialement construites, par manque de préparation, de prévention, d’atténuation, d’éducation et de suivi. Ce que nous avons, ce sont des menaces ou des dangers de la nature qui affectent les sociétés vulnérables.

Nous devons réduire la vulnérabilité sociale et structurelle pour rendre nos sociétés plus résilientes !

Pour donner un exemple de type de risque auquel on ne pense pas souvent :

Les éruptions sous-marines présentent des caractéristiques différentes en termes de gestion des risques par rapport aux éruptions produites sur la terre ferme. Il existe environ 70 000 km de dorsale océaniques sans données précises. Quels sont les risques et comment devons-nous les appréhender ?

Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de surveillance de l’activité volcanique dans la mer afin d’établir son éventuel danger pour les personnes et les biens, ainsi que des restrictions nécessaires au trafic maritime (sous-marins, etc..).

 

  • Vous parliez dans un article, du Campi Flegrei, un volcan caché sous la ville de Naples. Y a-t-il d’autres zones de risques volcaniques que l’on ne soupçonne pas ?

Il existe un phénomène volcanique rarement évoqué par son manque de recherche et sa situation géographique éloignée des plus dévastateurs : les éruptions limniques ou le dégazage brutal de dioxyde de carbone d’un lac volcanique.

Il existe 3 lacs au monde dont on parle d’éruption limnique : Il s’agit du lac NYOS (Cameroun), MONOUN (Cameroun), et KIVU (RDC-Rwanda).

Dans la nuit du 21 août 1986 vers 21h, se produit l’une des catastrophes naturelles des plus importantes de cette décennie : un nuage de dioxyde de carbone mortel libéré par le lac Nyos tuant plus de 1700 personnes et des milliers de têtes de bétail.

Le lac Nyos est un lac formé sur le flanc d’un volcan. Le magma situé sous le lac produit du dioxyde de carbone qui s’accumule dans les eaux profondes du lac. Le dioxyde de carbone est un gaz qui se dissout dans l’eau, surtout s’il est soumis à beaucoup de pression. Les 200 mètres de profondeur du Nyos supposent assez de pression pour dissoudre le gaz dans l’eau.

La libération soudaine du gaz due à un simple glissement de terrain, une explosion volcanique, un mouvement sismique, ou à une saturation des eaux en gaz changent la composition des données de rétention, les gaz remontant à la surface sous forme d’explosion.

Le dioxyde de carbone est plus lourd que l’air, incolore et inodore. Il s’est réparti comme un nuage invisible à travers collines et forêts, en tuant tous les animaux et les humains sur son chemin simplement en les empêchant de respirer de l’oxygène.

Les conséquences du lac Nyos nous interpellent sur l’ampleur d’une future catastrophe concernant le lac Kivu.

Il est situé à la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo. Il partage plusieurs caractéristiques avec le lac Nyos. Le lac Kivu a une profondeur de près de cinq cents mètres et une superficie de 2 700 km 2, presque 1 300 fois plus grand que le Nyos et des milliers de fois plus volumineux. Autour du lac Nyos, il n’y avait que quelques milliers de personnes. Autour du lac Kivu, vivent plus de deux millions d’êtres humains des deux côtés de la frontière. Il est facile de comprendre pourquoi le lac Kivu mérite le titre de lac le plus dangereux du monde. Une explosion sur le lac Kivu provoquerait une catastrophe presque sans précédent en termes de mortalité.

Le lac Kivu contient 300 fois plus de concentration de dioxyde de carbone que le lac Nyos et de surcroît contient un autre gaz le méthane. Le gaz méthane est produit par deux procédés simultanés : la réduction du dioxyde de carbone magmatique et l’oxydation de la matière organique par les activités bactériennes.

La plupart des lacs volcaniques libèrent les gaz annuellement par un mélange des eaux profondes et des eaux surfaces. Le soleil qui réchauffe les eaux superficielles des lacs permet un mouvement de convection des eaux permettant une libération continuelle des gaz. Le lac kivu est un lac méromictique, c’est-à-dire que les eaux ne se mélangent pas et sont stratifiées à différentes profondeurs.

L’extraction du gaz méthane et son exploitation par des entreprises étrangères qui semblaient apporter une solution économique pour la partie rwandaise, s’avèrent catastrophiques sur le plan environnemental. Les eaux rejetées après extraction ne sont pas remises dans leur couche d’origine ce qui accentue l’appauvrissement du lac au niveau de son écosystème. Les couches superficielles agissent comme bouclier. Les éléments nutritifs plongent dans les eaux profondes pour ne plus jamais refaire surface.

Ce sont mes rencontres avec Charles Balagizi, Chef de la section de géochimie de l’eau (géochimie et environnement) du nord Kivu, et coordinateur du Virunga Supersite qui m’a permis de me rendre compte de cette problématique réelle des éruptions limniques de ces lacs volcaniques. Ces travaux de grandes qualités, les complexités géopolitiques, géographiques, l’impact humain et environnemental ont été un des moteurs principaux de la création de la fondation.

Nos actions de soutien aux travaux de Charles, qu’ils soient matériels, humains, de formation (des équipes congolaises aux nouvelles avancées technologiques) sont pour la fondation des enjeux majeurs environnementaux, humains et économiques mondiaux.

 

  • Vous êtes en train de faire une série de documentaires ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Le documentaire est un moyen de divulguer les informations dans un autre format et d’avoir un impact avec un plus large public. Notre idée est de reprendre les connaissances du monde.

Nous avons 3 documentaires en projet. Un sur le travail de Charles Balagizi au Nyiragongo et le lac Kivu, une expédition dans le sud Ethiopien et une expédition de deux mois dans les îles sandwichs du sud en partenariat avec 80 Jours Voyages pour montrer l’importance de la conscience du monde volcanique et son écosystème.

 

  • Avez-vous d’autres projets à venir ?

Oui, mais nous manquons de fonds financiers, c’est évident.

Nos priorités sont liées aux enjeux sociaux, écologiques…

Nous avons un centre sur Barcelone depuis le mois de septembre 2020, pour être plus opérationnel sur le terrain.

Il s’agit de pouvoir offrir des produits des terres volcaniques permettant une économie durable et sociale permettant d’accroître la prévention, divulgation, et la formation aux risques.

Un livre en français sort en septembre prochain pour expliquer notre combat et la réalité de terrain. Nous sortons deux livres pour enfants en espagnol et Catalan et commençons notre plateforme internet internationale en ligne pour l’histoire, la culture et la vie quotidienne dans les zones volcaniques.

La mise en place de Volcano Care avec notre emblème Words into Action au sein de notre Foundation vient du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes UNDRR. Nous souhaitons rappeler aux politiques le rôle du principe de précaution et leur responsabilité en termes de prévention du risque de catastrophes.

Nous rappelons que nous devons établir une structure organisationnelle et identifier les processus nécessaires pour comprendre et prendre des mesures afin de réduire le degré d’exposition, d’impact et de vulnérabilité aux catastrophes, qui sont liées aux droits de l’homme, à l’environnement, à la lutte contre la corruption et au travail.

 

Découvrez en plus sur :

Volcano Active Foundation

Hola Volcano Active Foundation QR

Volcano School

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Le parc national de Yellowstone aux Etats-Unis créé en 1872, couvre près de 9 000 km2, dont 96 % se trouve dans le Wyoming. Yellowstone concentre plus de la moitié des phénomènes géothermiques du monde et on compte plus de 300 geysers.

Old Faithful « le vieux fidèle » est l’un des geysers situé dans le parc. Un panache de 40 à 45 000 litres cubes de vapeur atteignant les 50 mètres, sort de son cône chaque 33 à 96 minute. Ces colonnes d’eau bouillantes sont alimentées par l’activité géothermique du supervolcan situé juste en dessous. La température de l’eau est à 95,6°C et en forme de vapeur elle est à plus de 177°C.

 

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Sources :

Wyoming, High, Wide and Windy de David S. Boyer, National Geographic avril 1966.

UNESCO Yellowstone

Article le Monde

Yellowstone Park