Cette seconde partie sur les ressources minérales de Namibie est consacrée à l’exploitation industrielle de l’or, du cuivre, du zinc et du plomb, ainsi qu’au développement de l’extraction du lithium.

Elle s’intéressera ensuite aux exploitations artisanales.

Exploitation industrielle

La Namibie fait également partie des producteurs mondiaux de l’Or, mais à petite échelle, sa production annuelle représentant moins de 1% de la production mondiale qui s’élève à 3200 t ces dernières années. N’empêche que la Namibie continue à attirer les investisseurs étrangers pour le développement de nouvelles mines.

paillette d'or sur quartz - Philippe Thiran - 80 Jours Voyages
Paillette d’or sur quartz – Chronique Philippe Thiran – 80 Jours Voyages (crédit photo Pierre Louis)

L’or se rencontre dans une zone d’environ 60.000 km2 qui s’étend sur 300 km au nord-est de la ville de Karibib avec une largeur de 200 km, le tout  au nord de la capitale Windhoek. Là, se sont formées, il y a 500 millions d’années, des veines de quartz aurifères au sein de la “ Damara Orogenic Belt”. (note 1)

La concentration de l’or y est très faible  entre 1,2 et 1,7 g par tonne.

Actuellement dans cette zone, deux mines sont en exploitation, deux projets en cours d’études et une zone réservée à la prospection.

Navachab  est la plus ancienne. Le gisement fut découvert en 1984 et la production démarra en 1989. Son exploitation est encore actuellement à ciel ouvert; des travaux sont entamés pour son exploitation souterraine.

Mine à ciel ouvert, Kolwezi, RDC
Mine à ciel ouvert, Kolwezi, RDC – Chronique Philippe Thiran pour 80 Jours Voyages

Plusieurs compagnies canadiennes en furent successivement propriétaires jusqu’en 2014 où elle fut acquise par un fonds souverain du Quatar qui maintenant cherche à s’en débarrasser, le prix de l’or étant trop faible pour couvrir les frais de l’exploitation souterraine.

A titre indicatif, la production de la mine fut de 1,4 t d’or en 2018.

Otjikoto est la seconde mine en cours d’exploitation, située à une centaine de km au nord-est de Navachab.

 

La production débuta en 2014 en exploitation à ciel ouvert qui s’étend actuellement sur 1500 m en longueur, 500 m en largeur à une profondeur de 500 m.. La poursuite de celle-ci se fera via un réseau de galeries souterraines en cours de préparation, y compris le forage du puits d’accès.

A titre indicatif, la production fut de 5,6 t en 2021.

Cette mine appartient à 90% à une société canadienne, spécialisée dans l’exploration et l’exploitation de gisements aurifères. Outre en Namibie, elle est active au Mali et aux Philippines.

Les deux projets miniers visent à exploiter les gisements de Twins Hills et d’Ondundu lesquels font aussi partie de la Ceinture Orogénique du Damara. Ils sont menés par une autre société minière canadienne qui a jeté son dévolu sur l’exploration et l’exploitation de l’or en Namibie, pays qui présente des garanties suffisantes de stabilité politique et sociale et qui est doté dans cette région des infrastructures nécessaires.

Twin Hills Gold Project est situé au nord et à quelques km de la mine de Navachab. Le gisement fut découvert en 2019 et fin 2022, la société canadienne qui détient seule ce project, obtint une licence d’exploitation pour 20 ans.

Les travaux préparatoires pour une exploitation à ciel ouvert, ont débuté. Le démarrage de la mine est prévu en 2025. Sa production serait de l’ordre de 4,8 t d’or par an.

Ondundu Gold Project, est à un stade moins avancé bien que le gisement fut découvert en 1917.

Il est situé à 190 km au sud-ouest de la mine d’Otjikoto. Il fut exploité de manière artisanale par traitement d’alluvions et extraction souterraine à faible profondeur, de 1923 à 1945.

De nombreuses études géologiques en vue de son exploitation industrielle, se déroulèrent de 1999 à 2009. Finalement ce project et sa licence de prospection fut acquise par la société canadienne (dont question ci-avant) en juillet 2022.

Cette société obtint en même temps les licences pour explorer une zone de 2700 km2 au nord-est de la ville de Karibib, le Karibib Project.

Actuellement, la production de Cuivre est plutôt confidentielle: moins de 0,1% de la production mondiale de 20 millions de t en 2022. (note 2).

La seule mine actuellement en exploitation, est la mine de Tschudi située à 20 km à l’ouest de Tsumeb.

Le gisement qui fait partie de ”l’Otavi Mountain Land Copper” (note 3) est exploité à ciel ouvert. La teneur en cuivre des minerais est faible, autour de 0,8 %  Les minerais se composent  de minéraux oxydés, et sulfurés en profondeur. (photos 3 et 4)

Chalcopyrite, sulfure de Cu
Chalcopyrite, sulfure de Cu. Chronique Philippe Thiran pour 80 Jours Voyages

Chrysolle, silicate de Cu
Chrysolle, silicate de Cu. Chronique Philippe Thiran pour 80 Jours Voyages (crédit photo Pierre Louis)

Deux autres mines ont été arrêtées et la reprise de production est en cours ou à l’étude.

La mine souterraine de Kombat située dans les environs de Grootfontein au nord-est du pays, fut de 1962 à 2008, le principal producteur de cuivre. L’inondation de la mine fut la raison de son arrêt en 2008.

Mais en 2021, une société minière canadienne, qui avait pris  une participation de 80%, reprit la production en faisant baisser le niveau de l’eau par pompage et en travaillant à ciel ouvert.

En continuant le pompage, la société compte reprendre l’exploitation souterraine en 2024 avec une production de 14.000 t de cuivre.

L’autre mine: Khusib Springs, située dans la même région, est à l’arrêt depuis 1995 Son gisement fait  aussi partie de l”Otavi Mountain Land Copper District” et présente une forme tubulaire quasi verticale, similaire à celle de la mine historique de Tsumeb (voir 1° partie). Une compagnie de forage australienne a entrepris une campagne de sondage avec l’intention de reprendre la production de cuivre.

Suite aux prévisions d’augmentation importante de la demande de cuivre pour satisfaire les besoins de la transition énergétique, de nombreux projets sont en cours d’études par des sociétés minières australiennes et canadiennes.

Parmi ceux-ci, Omitionire Copper Project, localisé à 120 km au nord-est de Windhoek et dont le gisement fait partie de la “Kalahari Copper Belt” (note 3).

Ce gisement de type tabulaire, est constitué d’un empilements de lentilles inclinées vers l’est. Sa teneur en cuivre est de l’ordre de 0,6 % et le minerai principal est un sulfure, la chalcocite.

La société minière australienne, auteur de ce projet, prévoit l’exploitation à ciel ouvert de ce gisement. Des infrastructures de transport sont disponibles à proximité, et, compte tenu des 300 jours d’ensoleillement par an, une partie des besoins en électricité seront couverts par de l’énergie photovoltaïque.

Dans la même région, à 45 km au nord-est de Winhoek, se développe le Ongombo  Mining Project par une société minière basée à Londres, qui a reçu    la licence d’exploitation fin 2022. Il est prévu que celle-ci démarre comme mine à ciel ouvert pendant que les travaux préparatoires à l’exploitation souterraine se poursuivent.

Enfin, différentes sociétés minières se disputent l’octroi de concessions afin de continuer la prospection de la “Kalahari Copper Belt”.

La Namibie est également un producteur de Zinc auquel le Plomb est souvent associé dans les gisements. En 2020, sa production fut de 62.000 t de zinc métal soit 0,5 % de la production mondiale.

La mine la plus importante est celle de Rosh Pinah, située au sud du pays à une vingtaine de km au nord du fleuve Orange, frontière avec l’Afrique du Sud.

La minéralisation est logée dans des sédiments détritiques d’origine volcanique, formés à la fin de l’ère précambrienne, il y a environ 600 millions d’années. Elle s’étend sur une profondeur de +/-1250 m. La teneur du minerai  est  en moyenne de 3 % de zinc et de 2 % de plomb.

Smithsonite,carbonate de Zn
Smithsonite,carbonate de Zn. Chronique Philippe Thiran pour 80 Jours Voyages (crédit photo Pierre Louis)

L’exploitation souterraine du gisement débuta en 1969, sous la direction successive de différentes sociétés minières étrangères.

En 2011, l’importante entreprise anglo-suisse Glencore, spécialisée dans l’extraction et le négoce des matières premières, prit une participation de 80 %.

Elle la revendit en 2017 à une compagnie minière canadienne qui se consacrait à l’extraction du zinc.

A cette époque, la mine produisait +/- 42.000 t de zinc métal.

Alors que cette société préparait le doublement de la production à partir de 2024, elle tomba en faillite suite à des déboires importants d’exploitation et financiers dans une mine en sa possession au Burkina Faso.

La vente de sa participation dans la mine de Rosh Pinah à un fonds d’investissements dans le secteur minier basé à Londres, est en cours.

A 20 km au nord de la mine de Rosh Pinah, Skorpion Zinc non seulement extrayait le minerai de zinc selon la méthode à ciel ouvert mais aussi le raffinait, et ce à partir de 2003.

Les opérations d’extraction durent être arrêtées en 2020, suite à des instabilités de terrain et sa raffinerie fut reconvertie par une société d’Afrique du Sud.

Vanadinite, oxyde de vanadium
Vanadinite, oxyde de vanadium. Chronique Philippe Thiran pour 80 Jours Voyages (crédit photo Pierre Louis)

D’autres projets visent à exploiter les ressources de gisements polymétalliques dont le vanadium, le plomb, l’argent, … que renferment “ l’Otavi Mountain Copper Land”.  Parmi ceux ci, l’Abenab Project, mené par la société australienne qui remet en exploitation la mine de cuivre de Khusib Springs.

 

Mais importante à l’heure actuelle, est l’étude de l’extraction du Lithium dans le cadre du projet aurifère “The Karibib Project”.

Dans les pegmatites qui contiennent du quartz aurifère, se rencontrent aussi des micas dont un composé est le lithium. Le plus connu est la lépidolite, un silicate complexe de lithium, d’aluminium et de potassium, dont le processus d’extraction du lithium est compliqué et coûteux.

Lépidolite, micas au lithium
Lépidolite, micas au lithium. Chronique Philippe Thiran pour 80 Jours Voyages (crédit photo Pierre Louis)

 

 

 

Note 1 – Damara Orogenic Belt.

La Ceinture Orogénique du Damara, qui se situe dans la partie nord de la Namibie, résulte de la collision entre les cratons du Congo et du Kalahari, lors de la formation du super-continent, appelé Gondwana, il y a 550 millions d’années. Ce dernier était une masse continentale qui a rassemblé l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Inde, l’Australie et l’Antarctique pendant 200 millions d’années environ, soit jusqu’au début de l’ère Secondaire.

On appelle craton, une portion ancienne ( datant du Précambrien) et stable de la lithosphère continentale, formée de roches magmatiques et métamorphiques, essentiellement granitiques dans le cas présent.

Note 2 – Kalahari Copper Belt.

La Ceinture de Cuivre du Kalahari est une vaste zone qui s’étend sur 800 km du centre de la Namibie au nord du Botswana, suivant une direction nord-est. Les gisements de cuivre sont sous une  couche de sable du désert du Kalahari qui  varie d’une dizaine à  une centaine de m.

Note 3 – Otavi Mountain District.

La région des monts Otavi, dont le centre est à 200 km au nord de Windhoek, est inclus dans la partie namibienne de la Kalahari Copper Belt. Sa particularité est que les gisements y sont polymétalliques, dont l’emblématique filon tubulaire quasi vertical de Tsumeb.

 

A suivre dans une prochaine publication : Exploitation Artisanale

Ressources bibliographiques

 

 Extra Lapis, n° 47- Namibia: Mineralien & Fundstellen, 2014,

Dossier Futura-Sciences: Cent jours en Namibie, Claire Kong, 2017,

Géologie, faune et flore de Namibie, par Maxime Lelièvre, 2018,

Mining Data Online: Namibia 2021,

– Wikipédia, données historiques et récentes sur les exploitations minières,

– Sites Web de différentes sociétés actives dans le secteur minier,

– Notes prises au cours des explications géologiques de Jacques-Marie Bardintzeff, durant le voyage en Namibie, organisé par 80JoursVoyages en avril/mai 2022.

Crédits photographiques.

 les photos et illustrations: 1, 4, 5, 6, 7  sont de Pierre Louis, les autres sont de Philippe Thiran.

– les minéraux des illustrations 1, 3, 6 appartiennent à Pierre Louis, les autres font partie de la collection de Philippe Thiran.

 

 

Pré-vente du livre « Les secrets de la Fournaise » !
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Ludovic Leduc accompagnera également un séjour sur les volcans siciliens (Etna, Stromboli, Vulcano, etc.) du 27 mai au 3 juin 2023. Il reste de places disponibles.

Les cendres volcaniques peuvent fertiliser les sols en apportant des nutriments et des minéraux qui sont utiles pour la croissance des plantes. Les cendres volcaniques sont riches en nutriments tels que le potassium, le phosphore, le magnésium et le soufre. Lorsqu’ils tombent sur le sol, ils sont incorporés dans le sol et peuvent être absorbés par les racines des plantes. Cela peut améliorer la qualité des sols et augmenter la productivité agricole. De plus, les cendres volcaniques peuvent ajouter de l’acide sulfurique au sol, ce qui peut baisser le pH et améliorer la disponibilité des nutriments pour les plantes. Les cendres volcaniques peuvent également aider à retenir l’eau dans le sol et à maintenir l’humidité, ce qui peut être utile pour les cultures sensibles à la sécheresse.

En Asie dans des Pays comme l’Indonésie ou les Philippines, les pentes des volcans sont cultivées en terrasse.

Photo : Rizière sur les pentes d’un volcan. La richesse du sol permet de faire plus de récoltes.

Retrouvez nos voyages en Indonésie ou aux Philippines

Pour en savoir plus : Cendres volcaniques, un substrat adapté aux plantes

Ou l’article du volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff : Terres volcaniques fertiles en Indonésie

 

Parfois des arcs-en-ciel peuvent être observés sur les volcans en raison de la présence de gouttelettes de vapeur d’eau dans l’air. Les gouttelettes agissent comme des prismes qui décomposent la lumière du soleil en ses couleurs fondamentales, formant ainsi un arc-en-ciel.

Lorsqu’un volcan est en éruption, il peut produire un panache riche en vapeur d’eau, qui se mélange à l’air et forme des gouttelettes de vapeur. Si le soleil brille sur ces gouttelettes, un arc-en-ciel peut apparaître. C’est ce qui explique pourquoi les arcs-en-ciel sont souvent observés autour des volcans actifs comme l’illustre la photo de Sylvain Chermette d’un arc-en-ciel sur le Mont Ibu en Indonésie aux Moluques du Nord.

On retrouve d’autant plus ce phénomène sur les volcans en région tropicale ou l’humidité est importante.

Pour en savoir plus sur la formation des arc en ciel, vous pouvez lire l’article Futura Science de : Arcs-en-ciel : comment se forment-ils ?

Retrouvez nos voyages en Indonésie, avec ou sans arc-en-ciel mais toujours avec des volcans !

L’éruption de ce volcan, en cours depuis 2002, continue sans grands changements. Une activité strombolienne anime toujours le sommet, avec 4 à 12 explosions par heure en ce moment, à l’origine de grondements et d’ondes de chocs qui font vibrer les fenêtres des maisons proches du volcan ! Ces explosions projettent des lambeaux de lave incandescents jusqu’à 200 m, qui retombent et roulent sur les flancs du volcan, mais aussi des particules plus fines, les cendres, qui forment des panaches jusqu’à 1000 m de haut. Ceux-ci sont dispersés selon les vents, jusqu’à 20 km du sommet, occasionnant quelques retombées de cendres dans certains villages…

N’est-ce pas sublime !?

Découvrez certains de nos petits films lors de nos voyages pour observer l’éruption

Photo Sylvain Chermette lors du séjour en décembre 2022

Nos prochains départ pour le Guatemala avec 3 jours sur le volcan Fuego !

Texte Ludovic Leduc

A la suite des importants séismes qui ont ravagés la Turquie et la Syrie, le néerlandais Frank Hoogerbeet prétend pouvoir prévoir les séismes à travers l’analyse de la position des planètes. Si sa théorie comme ses prévisions ont largement été battue en brèche (voir article du journal Libération : Non, l’alignement des planètes n’annonce pas un séisme majeur à venir), il n’est pas illégitime de s’interroger sur influence que pourrait avoir la Lune sur les éruptions volcaniques, voir les séisme.

En effet, il est maintenant largement prouvé que la lune a un effet sur les marées par le biais de la gravité. Il est donc de s’interroger influence que pourrait avoir la gravité lunaire sur les mouvements de la croûte terrestre et les activités telluriques telles que les éruptions volcaniques.

Les études scientifiques et statistiques n’ont montré aucune corrélation entre les cycles de la lune et les déclenchement d’éruption. volcaniques. Si la gravité lunaire n’est pas à démontrer, elle est relativement faible comparé à d’autres facteurs tels que la pression interne du magma, la composition chimique et la température. Les scientifiques n’ont pas encore trouvé de preuve concluante d’une corrélation directe entre les phases de la lune et les éruptions volcaniques.

L’ influence gravitationnelle de la lune sur la Terre n’est pas suffisante pour avoir un effet sur le déclenchement des éruptions volcaniques et on ne retrouve aucune corrélation avec des départs d’éruptions. Toutefois des études récentes sur le volcan du volcan néo-zélandais Ruapehu en 2007 effectués par Corentin Caudron, chercheur au Laboratoire G-TIME de la Faculté des Sciences de l’ULB, et de ses collègues de la Nasa et de la Brown University (USA) ouvre la porte à d’éventuelles corrélations entre les cycles de la Lune et des mouvements de fluides volcaniques pouvant aider à la prédiction de manifestations volcaniques comme les explosions de vapeur. (lire la publication scientifique en anglais)

Retrouvez nos voyages « spécial éruption express » pour assister à des éruptions volcaniques.

Une nouvelle éruption a commencé sur le cratère principal du volcan Karangetang dans la soirée du 8 février 2023 vers 17h00. Le PVMBG a relevé le niveau d’alerte à 3 (sur une échelle de 1 à 4). Les photos montraient des matériaux incandescents au cratère principal et une possible fontaine de lave. Des matériaux incandescents avaient également descendu le flanc dans au moins deux directions, et des panaches de cendres s’élevaient le long de leur trajectoire. Des panaches d’éruption s’élevaient du sommet.

Le volcan Karangetang se situe à l’extrémité nord de l’île de Siau, au nord de Sulawesi. Le  stratovolcan de 1784 m de haut contient cinq cratères sommitaux le long d’une ligne NS. Le Karangetang est l’un des volcans les plus actifs de l’Indonésie, avec plus de 40 éruptions enregistrées depuis 1675 et de nombreuses petites éruptions supplémentaires qui ne sont pas documentées. Voir la carte.

80 Jours Voyages envisage de reprogrammer un départ « éruption express au Karangetang » dans les prochaines semaines si l’activité me semble s’inscrire dans la durée. N’hésitez pas à nous faire part de vos disponibilités.

Voir une vidéo de l’éruption de 2019 : séjour éruption express au Karengetang en 2019

Séisme en Turquie : Les zones sismiques et le volcanisme font face à des phénomènes et des contraintes géologiques différents. Les zones sismiques sont des zones où les plaques tectoniques s’entrechoquent ou se déplacent les unes par rapport aux autres, provoquant des mouvements de la croûte terrestre et des séismes.

La théorie de la tectonique des plaques estime que les plaques tectoniques de la lithosphère, d’une épaisseur entre 30 et 50 km, se déplacent ou frottent et créent des contraintes importantes. Lorsqu’elles deviennent trop fortes, une cassure est opérée et les tensions se déchargent sous forme de secousses telluriques qui représentent environ 90 % des séismes.

Les séismes volcaniques, quant à eux, sont sont issus des mouvement du magma qui cré également des contraintes, mais moindre. D’un point de vue tectonique, les secousses volcaniques se situe plutôt dans les zones de subduction où les contraintes sont plus importantes que dans les zones de rift (écartement de plaques qui engendre moins de contraintes).

Les séismes d’origine volcanique sont généralement moins intenses que les secousse telluriques, la libération d’énergie étant moindre.

Pour en savoir plus sur l’étude des séismes et la sismologie, vous pouvez lire les travaux de De Nikolaos Limnios, Eleftheria Papadimitriou et George Tsaklidis: Méthodes et modèles statistiques pour la sismogenèse

Pour en savoir plus sur ce séisme dramatique survenue en Turquie et en Syrie, retrouvez la publication de Ludovic Leduc pour Objectif Volcans

Les lacs d’acide sont formés par l’accumulation d’eaux de drainage acides dans des dépressions naturelles telles que des cratères de volcans, des gorges et des vallées. Les eaux de drainage acides sont générées par l’infiltration de l’eau de pluie dans les roches altérées et les sols riches en sulfures. L’eau réagit alors avec les sulfures pour produire des acides sulfuriques et des sels dissous qui sont transportés vers la surface.

L’activité fumerollienne peut également jouer un rôle important dans l’acidification des lacs de cratère. Les fumerolles sont des sources de gaz acides tels que le dioxyde de soufre et l’acide sulfurique qui peuvent contribuer à acidification des lacs.

Les lacs d’acide peuvent être très acides, avec des pH inférieurs à 3, ce qui les rend inhospitaliers pour la plupart des formes de vie. Cependant, certains micro-organismes tels que les bactéries et les algues peuvent survivre et se développer dans ces environnements extrêmes.

Photo : Lac acide dans le cratère du Santa Ana au El Salvador. Bien que très peu connu et peu fréquenté, c’est l’un des plus beaux lac acide au Monde.

Découvrez notre voyage sur les volcans du Salvador

Pour en savoir plus : Les terres volcaniques du Salvador avec Jacques-Marie Bardintzeff sur Futura Sciences

L’éruption du Mont Pinatubo en 1991 s’est produite dans la région centrale des Philippines. Le mont Pinatubo était considéré comme endormi depuis plus de 600 ans et n’avait aucune éruption connue depuis plus de 500 ans. Cependant, en 1991, le volcan a commencé à montrer des signes d’activité sismique et de dégazage de vapeur, ce qui a entraîné l’évacuation de plus de 20 000 personnes de la région.

Le 15 juin 1991, l’éruption a commencé avec des explosions sismiques et des coulées de lave qui ont dégagé un grand panache de cendres et de gaz. Le lendemain, une éruption explosive massive a projeté des cendres à plus de 20 km dans l’atmosphère et a libéré une quantité massive de gaz et de cendres. L’éruption a continué pendant plusieurs jours, produisant des coulées pyroclastiques, des coulées de lave et d’autres émissions de cendres.

L’éruption a eu un impact considérable sur les populations locales et la région environnante, principalement en raison des coulées pyroclastiques et des coulées de boue. Elle a également endommagé ou détruit plus des habitations et a perturbé les activités économiques, telles que l’agriculture.

L’éruption du Pinatubo a également eu des conséquences sur le climat mondial. Les cendres et les gaz libérés ont créé un nuage stratosphérique qui a réfléchi une partie de la lumière solaire, ce qui a réduit l’énergie reçue par la Terre et a entraîné une baisse temporaire de la température moyenne globale. L’éruption du Pinatubo est considérée comme l’une des plus importantes de l’histoire récente et continue d’être étudiée pour comprendre ses impacts sur le climat et les populations locales.

Pour en savoir plus, retrouvez l’article Le Pinatubo (Philippines), vingt-sept ans après de Frédéric Chevrel et Pierre Thomas (Laboratoire de Géologie de Lyon / ENS de Lyon)

Retrouvez nos voyages aux Philippines