C’est dans l’archipel polynésien des îles Tonga qu’une éruption volcanique a crée une nouvelle île formée par les rochers et les cendres.

Apparue subitement en novembre 2013 au large des côtes japonaises, l’île continue depuis sans cesse de grandir : elle mesure aujourd’hui 1 550 m d’est en ouest et 1 350 m du nord au sud. Quelques jours après sa formation, elle mesurait 400 m de long pour 200 m de large.

Certains pensaient qu’elle disparaîtrait aussi vite qu’elle était apparue, il n’en est rien ! Niijima, l’île à laquelle le gouvernement japonais a finalement donné un nom, continue sa croissance, et est en train de former une seule grande île avec sa voisine Nishinoshima.

L’île apparue au large du Japon en novembre dernier nous donne l’occasion de revenir sur ce type de phénomènes, nommés éruptions surtseyennes depuis l’apparition de l’île de Surtsey, au large de l’Islande, en 1963.

Ce type d’éruption est caractéristique de l’interaction entre du magma brûlant et une grande quantité d’eau de mer ou d’un lac. Cependant pour qu’un tel phénomène puisse se produire il faut une faible profondeur d’eau, car une trop grande épaisseur étoufferait, sous une pression bien trop forte, toute tentative d’explosion. Une éruption sursteyenne se divise en trois phases : une sous-marine, une hydromagmatique, et une aérienne. Lors de la phase sous-marine, la lave s’échappe par une fissure au fond de l’océan. Au début, la pression de l’eau empêche toute activité explosive, et le volcan sous-marin grandit, s’approchant de plus en plus de la surface. La quantité d’eau faisant pression sur le volcan diminue, et lorsque la pression de l’eau est trop faible, la lave se fragmente sous le choc thermique. On voit alors apparaître un panache au-dessus de la surface, panache composé majoritairement de vapeur d’eau mais aussi de cendres volcaniques. Le volcan continue à grandir, et peu à peu à émerger, jusqu’à ce que la cheminée volcanique débouche au-dessus du niveau de l’eau. On entre dans la phase aérienne, pendant laquelle le rôle de l’eau diminue, et l’éruption continue suivant le type de lave émis par le volcan.

Un schéma de ce type d’éruption en résume les différentes phases.

Ce type d’explosion a également été observé au large de Faial, dans l’archipel des Açores. C’est ainsi qu’est né le volcan de Capelinhos, à l’ouest de l’île, en 1957, soit avant l’île de Surstey.

Photo : Capelinhos, sur l’île de Faial, archipel des açores

Il semblerait que la comète ISON n’ait pas survécu à son passage près du soleil. Elle a en effet disparu des écrans du satelitte SOHO au moment où elle s »approchait du soleil hier jeudi 28 novembre, ce qui pousse fortement à croire qu’elle s’est désagrégée. C’est en tout cas la conclusion tirée par la majorité de la communauté scientifique.

On l’apprend aujourd’hui sur le site du Monde, une explosion volcanique sous-marine a fait émerger une île au large des côtes au Japon, ce mercredi 20 novembre. L’île est fumante et un volcanologue a précisé qu’elle pouvait aussi bien disparaître aussi vite qu’elle était apparue, comme se stabiliser. D’environ 200 mètres de diamètre, l’îlot est situé dans l’archipel d’Ogasawara, à environ 1000km au sud de Tokyo.

Ce n’est pas la première fois qu’une île apparaît subitement, suite à une éruption volcanique. C’est le cas de l’île de Surtsey, au sud de l’Islande, dont la formation a duré les 4 ans de l’éruption volcanique, entre 1963 et 1967, et aussi de Capelinos, aux Açores, apparue en 1957. On parle d’ailleurs d’éruption surtseyenne, bien que l’apparition de Capelinos soit antérieure à celle de l’île de Surtsey !

Photo : le phare de Capelinos , sur l’île de Faial, aux Açores

 

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Une drôle de question que l’on peut lire sur le site Iceland Review Online ! L’article précise qu’il existe des preuves d’une éruption volcanique sous-marine au large de la côte nord de l’Islande, entre les îles Grimsey et Kolbeinsey. Les scientifiques auraient retrouvé des morceaux de lave fraîche venant du fond des océans, à environ 50 km de Grimsey. D’après les géophysiciens Bryndis Brandsdottir et Pall Einarsson, ces échantillons de lave auraient à peine quelques mois ! Des analyses plus poussées permettront de confirmer cette hypothèse.

Les fonds sous-marins au large de la côte nord islandaise sont très étudiés depuis maintenant 12 ans. Diverses recherches ont notamment permis de découvrir de nouveaux volcans sous-marins, et les nombreux tremblements de terre de ces 10 dernières années rendent l’hypothèse de cette éruption sous-marine tout à fait crédible.

(Illustration : manifestation phréatique à Kleifarvatn – Islande)

Le volcan Sete Cidades est situé à l’extrême ouest de l’île de São Miguel. Cette île de 65 km de long pour 16 km de large est la plus grande de l’archipel des Açores. Sur cette superficie de 744 km2, on trouve 3 stratovolcans actifs, le Fofo, le Furnas et Sete Cidades.

Ce dernier occupe à lui seul une superficie de 110km2 et culmine à 873m. Sa large et profonde caldeira, d’un diamètre de 5km et d’une profondeur de 350m, est occupée par un lac.

L’émersion de ce volcan est récente : moins de 250 000 ans. Le volcan actuel se serait construit autour de 3 éruptions paroxystiques ayant eu lieu il y a 36 000, 29 000 et 16 000 ans. L’effondrement des différentes parties de la caldeira se serait alors déroulé en 3 temps au cours de ces éruptions.

Ce complexe volcanique est encore très actif puisqu’il a connu 17 éruptions explosives dans la caldeira et 4 éruptions stromboliennes adventives au cours des 5000 dernières années. On peut aussi intégrer dans l’activité du complexe volcanique les 3 éruptions surtseyennes (éruption initialement sous-marine atteignant la surface) observées dans les temps historiques à faible distance des côtes (janvier 1811, juin 1811 et 1638) et probablement quelques éruptions sous-marines dont le nombre est très souvent sous-évalué car les moyens de détection et de surveillance sont très récents.

Aujourd’hui, l’immense cratère de sete Cidades est occupé par deux lacs qui communiquent entre eux, entourés d’une végétation luxuriante. Le site, magnifique, fait partie des atouts touristiques majeurs de l’île de São Miguel, parmi les nombreux autres attraits qu’offre l’archipel des Açores.

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C’est vers 7 heures du matin le 17 septembre 1957, à un kilomètre de la côte, face au phare, que l’éruption volcanique du Capelinos a fait surface. En réalité, le phénomène sous-marin avait commencé bien plus tôt : plusieurs centaines de tremors avaient été mesurés dans les 2 semaines précédentes.

 Le phénomène éruptif dura plusieurs mois. Fin octobre 1957, l’îlot de cendres et de dépôts volcaniques nommé ilha nova (nouvelle île) disparaît soudainement pour laisser place quelques jours plus tard à un regain d’activité qui donnera naissance à une seconde île… qui  finira très vite submergée à son tour.

 Ce n’est que début novembre qu’une troisième île plus importante fait son apparition. La quantité de cendres projetées forme alors un isthme en rejoignant la côte de Faial.

 Le 16 décembre de la même année, on observe à la surface une éphémère coulée de lave incandescente, mais l’activité explosive sous-marine reste prédominante. En effet, jusqu’en mai 1958, c’est un volcanisme de type surtseyien qui va caractériser cette éruption malgré l’observation de quelques coulées de surface sporadiques.

 Le 12 mai 1958, l’île de Faial est secouée par un violent séisme et malgré quelques manifestations volcaniques sur le volcan principal de l’île, c’est à Capelinos que les conséquences sont les plus importantes : on y voit ainsi apparaître un lac de lave de type hawaïen. Cette manifestation volcanique va être de très courte durée et rapidement remplacée par une forte activité explosive entraînant de fortes retombées de ponces, de bombes et de lapillis et par l’éjection de plus de 1000 mètres cubes de laves basaltiques à une température proche des 1100°C, modifiant à jamais le paysage de l’ouest de l’île.

 Capelinos est l’une des éruptions surtseyennes, née d’une activité sous-marine évoluant vers une éruption aérienne qui a pu être observée en continu et étudiée par les scientifiques.

 Malgré le violent séisme, aucune victime n’a été déplorée : le village de pêcheurs a été rapidement évacué. Toutefois, effrayés par ce phénomène peu connu, des milliers d’habitants de l’île ont fuit vers les Etats-Unis à la recherche d’une vie meilleure…

 Ces dernières années, l’océan a commencé son travail d’érosion des roches les plus fragiles alors que parallèlement, la vie sous marine et terrestre commence à prendre possession de ces nouvelles terres. Le phare, qui domine cette nouvelle presqu’île, a perdu son utilité première. Aujourd’hui partiellement enseveli, il a récemment été restauré et aménagé en centre d’interprétation volcanique, et accueille les visiteurs en détaillant l’histoire de cette éruption volcanique peu commune.

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