Le 10 février 2022, L’Etna s’est réveillé.

D’abord, une incandescence au niveau du Cratère Sud-Est fut remarquée. Puis, une modeste activité strombolienne a commencé à ce niveau. Une coulée de lave est ensuite apparue sur le flanc sud de ce cratère dans l’après-midi et l’activité explosive s’est intensifiée, jusqu’à un nouveau paroxysme en début de nuit. Entre 21h30 et 22h40, une fontaine de lave de 500 à 600 mètres de haut alimenta une colonne de cendres de 7 kilomètres de haut !

Des coulées pyroclastiques, nuages de gaz et cendres hyper-rapides, ont été remarquées durant ce paroxysme et notamment un de 1500 mètres de long vers le sud à 22h26. Il a été provoqué par l’éventrement du flanc sud du Cratère Sud-Est qui, aujourd’hui présente une profonde cicatrice à cet endroit ! Impressionnant ! Après la cinquantaine de paroxysmes de 2021, la morphologie du Cratère Sud-Est continue de changer rapidement…

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, voici mon article Futura.

Sources : INGV, Culture Volcan
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

Découvrez le Time-lapse de l’activité.

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Quinze jours après la colossale éruption aux Tonga et le tsunami associé, quel bilan ?

C’est une éruption de grande ampleur qui s’est produite le 15 janvier sur le volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’Apai, du genre qui arrive plutôt tous les dix ans…

L’activité éruptive en surface s’est calmée, les communications ont été partiellement rétablies : c’est maintenant l’heure du bilan de cette catastrophe qui a eu des répercussions dans tout l’océan Pacifique ! Quelques chiffres et éléments pour l’illustrer :

  • 80 % de la population touchée par la catastrophe
  • 5 victimes, dont deux au Pérou
  • Nombreuses destructions, comme sur Tongatapu (l’île principale, qui compte deux tiers de la population) où 150 bâtiments sont touchés, dont 31 complètement détruits
  • Ressources de première nécessité sévèrement impactées (cultures et pâturages endommagés, poisson potentiellement contaminés, problèmes d’eau potable…)
  • Dégâts sur des bateaux en Nouvelle-Zélande, au Japon, en Californie notamment
  • Marée noire au Pérou…

Pour savoir plus, voici mon article Futura.

Sources : Nations Unies, New York Times, Tonga Geological Services – Government of Tonga
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

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En dialecte bicolano, le terme magayon signifie tout simplement « beau ». Le Mayon demeure le volcan le plus actif de l’archipel avec une éruption tous les 8 à 10 ans et inquiète périodiquement les populations venues vivre sur ses flancs.

Voici la légende de ce volcan.

Il était une fois, dans un lieu nommé Ibalon, vivait une belle jeune fille au nom de Daragang Magayon (L’Adorable). C’était la fille de Makusog (Le Fort), le chef de la tribu. Un jour, alors qu’elle se promenait au bord d’une rivière, elle trébucha et se fit emporté par le courant.
Pangaronon (Le Fier) se précipita dans la rivière et sauva Daragang Magayon de la noyade. Pour le remercier, elle lui demanda ce qu’il souhaitait. La beauté de Daragang Magayon avait tout de suite fasciné Pangaronon, elle aussi était attirée par le jeune homme. Panganoron demanda à Makusog la permission d’épouser Daragang Magayon. Hélas, la loi tribale interdisait tout mariage en dehors du clan. Patuga (L’Eruptif), le prétendant de Daragang Magayon, apprit l’intention de Panganoron et envoya ses hommes kidnapper le père. Il força la jeune femme à le marier sous peine de la mort de son père. Au milieu de la cérémonie du mariage, Panganoron et ses hommes intervinrent. Des combats s’ensuivirent entre les deux tribus. Panganoron blessa mortellement Patuga. Lors du combat, la poitrine de Daragang Magayon fut transpercée par une flèche empoisonnée. Panganoron se précipita à son secours mais un ennemi en profita pour lui trancher la tête. La mort de la jeune fille fut pleurée partout dans le pays. A l’endroit même où elle reposait, une montagne apparut mystérieusement, le volcan Mayon. Le volcan est à ce jour, toujours hantée par les hommes qui étaient amoureux de Daragang Magayon. Quand le Mayon entre en éruption, on raconte que c’est Patuga qui défie Panganoron. Mais quand le Mayon est calme, c’est Panganoron qui embrasse sa belle.

Sources :

Philippines, Bibliothèque du Voyageur, Gallimard 2019

claudegrandpeyvolcansetglaciers.com

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L’éruption du 15 janvier au Tonga fut assurément très violente ! Quelques chiffres pour l’illustrer :

  • Panache éruptif de 35 kilomètres d’altitude : c’est énorme
  • Quelques centimètres de cendres « seulement » retombées sur les Tonga…
  • Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) estimé entre 4 et 5
  • Dernière éruption d’une telle ampleur : Chaitén (Chili) en 2008
  • Bruit de l’éruption entendue jusqu’en Alaska, à 8 500 kilomètres du volcan
  • Deux victimes du tsunami au Chili, à 10 000 kilomètres des Tonga !

Très violente donc, mais peut-on parler d’une éruption majeure ?

Vous le saurez en lisant mon article Futura

Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

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Des flammes bleues à la fin de l’éruption du PITON DE LA FOURNAISE (Île de la Réunion) : un phénomène jamais observé auparavant sur ce volcan !

C’est à la fin de l’éruption que des observateurs (Lé bon La Réunion) ont pu remarquer ce phénomène aussi rare que fascinant… Engendré par la combustion du soufre à très haute température, il est apparu sur le cône éruptif, précisément au niveau d’un orifice formé en fin d’éruption sur la partie amont de celui-ci ! L’observatoire volcanologique y a d’ailleurs observé des dépôts soufrés aujourd’hui…

Pour en savoir plus, voici l’article que j’ai écrit pour Futura.

Une vidéo du phénomène : ici

Sources : Lé bon la Réunion, Laurent Perrier, OVPF
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

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C’est à 2h10 précise que le trémor volcanique, une vibration continue que l’on peut relier à l’intensité éruptive, s’est brutalement arrêté au PITON DE LA FOURNAISE. Et si parfois l’arrêt de l’éruption fait suite à une diminution de l’activité, les derniers jours furent assez intenses, avec de nombreuses coulées au pied du Piton de Bert…

Cela met un terme à une éruption qui aura duré 26 jours. Elle aura construit un joli cône d’environ 30 mètres de haut et un champ de lave conséquent dans la partie sud de l’Enclos Fouqué. Si le dynamisme et l’évolution de l’éruption furent tout à fait classiques, il apparait que le débit éruptif fut parfois très important, bien supérieur à ce que l’on voit classiquement sur la Fournaise. Bref, ce fut une belle éruption !

Une forte sismicité est remarquée depuis quelques jours sous le sommet du volcan. 100 séismes ont par exemple été enregistrés hier ! En parallèle du dégonflement de la zone sommitale, ils traduisent des réajustements en profondeur après le volume émis.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le déroulement classique d’une éruption de ce volcan, je vous propose un film pédagogique que j’ai réalisé (contact : objectif.volcans@gmail.com).

Sources : OVPF, Laurent Perrier
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

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L’éruption dans les îles Tonga a commencé le 20 décembre dernier. Du fait que la bouche éruptive soit sous l’eau, à faible profondeur, l’activité est surtseyenne : une activité très spectaculaire qui avait commencé à agrandir l’île-volcan jusqu’à la fin de l’année, sans engendrer de risque particulier du fait que les habitants les plus proches se trouvent à 65 km ! Le calme était ensuite revenu, jusqu’à ce qu’une activité très violente reprenne en fin de semaine dernière ! Quelques points :

  • Une activité explosive très intense a engendré des panaches de cendres de 20 à 30 km de haut vendredi et samedi dernier !
  • L’onde de choc générée par l’éruption samedi a fait le tour de la Terre et fut notamment remarquée par les baromètres en France !
  • L’éruption a généré un tsunami qui s’est propagé dans tout l’océan Pacifique, à l’origine de dégâts assez importants aux Tonga. Deux victimes sont pour l’instant recensées au Pérou.
  • Il ne reste presque plus rien de l’île-volcan, peut-être à cause d’un effondrement au niveau du sommet du volcan…

Pour en savoir, voici un lien vers un article que j’ai écrit pour Futura.

Sources : Tonga Geological Services, Government of Tongan, Culture Volcan, Dr Janine Krippner, Andreas Schäfer
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

 

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L’éruption du Piton de la Fournaise débutée le 22 décembre continue, au même endroit. Le cône a commencé à déborder il y a un peu plus d’une semaine, traduisant un niveau de lave élevé à l’intérieur du cône éruptif qui jusqu’à aujourd’hui, est resté haut.
L’activité explosive continue dans le cône, mais d’intensité très modeste. Ce sont de gros paquets de lave qui s’écrasent sur le cône et qui se soudent sur ses flancs. La majorité de ces projections retombent à proximité du bord du cratère, ce qui construit des flancs supérieurs assez abruptes…
Aujourd’hui, le niveau de lave était un peu plus bas, ce pourquoi beaucoup moins de projections retombent sur le cône !

Comme pour toutes les éruptions de ce volcan, l’activité effusive prédomine largement. Suite au début de l’éruption, une première coulée de lave s’épancha vers le sud-est. Elle s’immobilisa non loin du Cratère de Villèle après un peu plus de 2 km de parcours (en jaune sur la carte) le 26/12.
Ensuite, l’activité a formé un réseau de tunnels de lave qui favorisa l’épaississement et l’étalement du champ de lave, (en vert sur la carte).
Puis, le débordement par-dessus le cône débuté le 6/01 alimenta une coulée qui progressa assez rapidement vers le sud, longeant le champ de lave actif par l’ouest. Un tunnel se forma rapidement au-dessus de cette coulée et l’alimentation perdura, ce qui lui permit d’atteindre le rempart de l’Enclos Fouqué pour le longer vers l’est, à l’origine de quelques incendies à partir de lundi matin (en violet sur la carte). Le front de cette coulée s’est arrêté après 3,5 km du cône éruptif.
Mercredi, ce tunnel a percé dès la sortie du cône éruptif, avec un débit et une fluidité particulièrement importante ! Pourquoi ? La franche hausse du trémor ces derniers jours peut indiquer une hausse du débit éruptif, ce qui expliquerait que le tunnel, trop petit, n’a pu supporter l’intégralité du débit. Quoi qu’il en soit, cela a alimenté une nouvelle coulée qui, elle a longé le champ de lave par l’est, passant non loin des cônes formés lors de la dernière éruption (en bleu sur la carte)…
Aujourd’hui, c’est le champ de lave du début de l’éruption qui semble avoir repris du service (en vert foncé). L’activité semble assez intense, avec de nombreuses coulées actives devant le Piton de Bert.
Bilan : il y a des coulées dans tous les sens !

En bref, l’activité continue, au même endroit avec le même dynamisme. L’activité effusive n’est pas particulièrement stable, ce qui génère différentes coulées avec un débit qui semble assez important ces derniers jours, ce qui rend l’éruption passionnante à suivre !

Je conseille vivement cette vidéo où l’on voit que notamment la lave s’évacue par le haut du cône dans un tunnel.

Sources : Laurent Perrier, OVFP
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

 

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C’est vers 23h15 heure locale hier soir (jeudi 6 janvier 2022) qu’une longue fissure éruptive s’est ouverte sur le flanc sud-est du volcan Wolf, de manière perpendiculaire au cratère sommital. Comme pour le Piton de la Fournaise actuellement, l’explosivité est faible : des fontaines de lave modestes sont actives sur tout le long de cette fissure, formant un rideau de lave de 1 à 1,5 km de long ! Superbe !
Cette fissure alimente également des coulées de lave qui s’épanchent vers l’océan Pacifique…

Les plus proches habitants se trouvant à une centaine de kilomètres, l’éruption n’engendre que très peu de risques. Elle menace toutefois la population d’iguane rose qui est endémique de cette île…

Sources : Culture Volcan
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

 

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Depuis 14h cet après-midi heure local, le cône éruptif du Piton de la Fournaise déborde à l’endroit où le bord son cratère est le plus bas, vers le sud-est. Une coulée bien alimentée s’épanche vers le sud sur plus de 500 m. À cette heure, elle est toujours alimentée…

Cet événement témoigne des variations du niveau de lave à l’intérieur du cône actif. L’activité explosive persiste depuis le début de l’éruption il y a quinze jours mais selon ce niveau, elle n’est pas toujours visible. Les projections qui retombent sur les flancs du cône continuent de le construire : il atteint 25 mètres de haut environ.

L’activité effusive continue, avec un débit moyen de 5 m3/s, ce qui est tout à fait classique pour ce volcan. Elle forme un champ de lave en aval du cône éruptif, au sud-sud-est, non loin des cônes formés lors de la dernière éruption. Le relief est assez plat dans le secteur, ce qui favorise l’épaississement et l’élargissement du champ de lave plutôt que son allongement.
Le réseau de tunnels de lave est toujours actif et alimente un champ de lave pahoehoe. Ce type de champ de lave se construisent par plusieurs écoulements éphémères en même temps, dont la lave lisse forme de belles sculptures naturelles. La lave se solidifie à l’endroit où elle arrive dans l’atmosphère et les écoulements sont en général assez lents : la lave ne subit donc que très peu de déformations, ce pourquoi elle garde son aspect lisse originel.
Les variations du débit éruptif, sans doute aussi à l’origine des variations du niveau de lave à l’intérieur du cône, engendrent parfois des surpressions dans le réseau de tunnels de lave. Ils se percent alors, à l’origine de coulées secondaires bien plus alimentées que les laves pahoehoe. La lave se déforme donc et perd son aspect lisse originel, ce qui forme des gratons (des sortes de grumeaux). Ces coulées s’épanchent tant qu’elles sont alimentées, ce qui ne dure jamais bien longtemps.

Sources : Laurent Perrier, OVPF
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

Image d’archive : L. Chermette

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