C’est une petite vidéo d’à peine plus de 3 minutes qui nous convainc de l’importance du requin dans l’écosystème. Pas besoin de long discours, une simple démonstration suffit. Le requin, en tant que prédateur situé au sommet de la chaîne alimentaire des océans, joue son rôle de régulateur. Il se nourrit de proies variées et influe sur leur nombre. Si on supprime les requins, ou simplement si on en diminue significativement le nombre, ses proies vont devenir plus nombreuses, et donc se nourrir en plus grande quantité : les espèces situées en-dessous d’elle dans la chaîne alimentaire vont alors diminuer drastiquement. C’est un effet en cascade, un déséquilibre dû à l’acharnement contre les requins.
C’est extrêmement simple, et pourtant cela semble si difficile à comprendre. Le requin, animal mythique s’il en est, a des admirateurs et des défenseurs, mais aussi beaucoup d’ennemis. Car ses attaques, aussi peu nombreuses qu’elles soient, sont spectaculaires. Et on ne compte plus les gens dont l’idée du requin tueur a été façonnée par les fameuses “Dents de la mer”, de Steven Spielberg. L’occasion de rappeler que tout est faux au cinéma, et d’ailleurs personne n’a eu peur de se faire dévorer par un dinosaure après avoir vu Jurassic Park. Mais là n’est pas le sujet.
Le problème vient peut-être du fait que jamais les journalistes n’écrivent que c’est à l’homme de faire attention. Que le requin est un animal sauvage, magnifique, et dangereux, mais qu’il n’est pas fondamentalement agressif. L’homme n’est d’ailleurs pas sa proie favorite : on rapporte des attaques de requin, souvent sur des surfeurs, mais on ne parle pas d’animal ayant totalement dévoré un être humain ( sauf dans “les dents de la mer” – mais, puisque tout est faux au cinéma ! ).
Avant de s’attaquer au requin, l’homme ferait peut-être bien d’apprendre à se comporter avec lui. D’essayer de comprendre, à chaque attaque, pourquoi elle a eu lieu. Afin de ne pas refaire les mêmes erreurs. Plutôt que de conclure par un barbare “exterminons les requins” !
Alors propageons la parole d’un Bernard Séret ou d’un François Sarano, dont la connaissance des océans nous éclaire d’une façon bien différente, parce que bien plus humaine.
Voir la vidéo de Bernard Séret, et lire la chronique de François Sarano ( datant d’août 2012, mais toujours d’actualité ! )