Des flammes bleues à la fin de l’éruption du PITON DE LA FOURNAISE (Île de la Réunion) : un phénomène jamais observé auparavant sur ce volcan !

C’est à la fin de l’éruption que des observateurs (Lé bon La Réunion) ont pu remarquer ce phénomène aussi rare que fascinant… Engendré par la combustion du soufre à très haute température, il est apparu sur le cône éruptif, précisément au niveau d’un orifice formé en fin d’éruption sur la partie amont de celui-ci ! L’observatoire volcanologique y a d’ailleurs observé des dépôts soufrés aujourd’hui…

Pour en savoir plus, voici l’article que j’ai écrit pour Futura.

Une vidéo du phénomène : ici

Sources : Lé bon la Réunion, Laurent Perrier, OVPF
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

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C’est à 2h10 précise que le trémor volcanique, une vibration continue que l’on peut relier à l’intensité éruptive, s’est brutalement arrêté au PITON DE LA FOURNAISE. Et si parfois l’arrêt de l’éruption fait suite à une diminution de l’activité, les derniers jours furent assez intenses, avec de nombreuses coulées au pied du Piton de Bert…

Cela met un terme à une éruption qui aura duré 26 jours. Elle aura construit un joli cône d’environ 30 mètres de haut et un champ de lave conséquent dans la partie sud de l’Enclos Fouqué. Si le dynamisme et l’évolution de l’éruption furent tout à fait classiques, il apparait que le débit éruptif fut parfois très important, bien supérieur à ce que l’on voit classiquement sur la Fournaise. Bref, ce fut une belle éruption !

Une forte sismicité est remarquée depuis quelques jours sous le sommet du volcan. 100 séismes ont par exemple été enregistrés hier ! En parallèle du dégonflement de la zone sommitale, ils traduisent des réajustements en profondeur après le volume émis.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le déroulement classique d’une éruption de ce volcan, je vous propose un film pédagogique que j’ai réalisé (contact : objectif.volcans@gmail.com).

Sources : OVPF, Laurent Perrier
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

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Depuis 14h cet après-midi heure local, le cône éruptif du Piton de la Fournaise déborde à l’endroit où le bord son cratère est le plus bas, vers le sud-est. Une coulée bien alimentée s’épanche vers le sud sur plus de 500 m. À cette heure, elle est toujours alimentée…

Cet événement témoigne des variations du niveau de lave à l’intérieur du cône actif. L’activité explosive persiste depuis le début de l’éruption il y a quinze jours mais selon ce niveau, elle n’est pas toujours visible. Les projections qui retombent sur les flancs du cône continuent de le construire : il atteint 25 mètres de haut environ.

L’activité effusive continue, avec un débit moyen de 5 m3/s, ce qui est tout à fait classique pour ce volcan. Elle forme un champ de lave en aval du cône éruptif, au sud-sud-est, non loin des cônes formés lors de la dernière éruption. Le relief est assez plat dans le secteur, ce qui favorise l’épaississement et l’élargissement du champ de lave plutôt que son allongement.
Le réseau de tunnels de lave est toujours actif et alimente un champ de lave pahoehoe. Ce type de champ de lave se construisent par plusieurs écoulements éphémères en même temps, dont la lave lisse forme de belles sculptures naturelles. La lave se solidifie à l’endroit où elle arrive dans l’atmosphère et les écoulements sont en général assez lents : la lave ne subit donc que très peu de déformations, ce pourquoi elle garde son aspect lisse originel.
Les variations du débit éruptif, sans doute aussi à l’origine des variations du niveau de lave à l’intérieur du cône, engendrent parfois des surpressions dans le réseau de tunnels de lave. Ils se percent alors, à l’origine de coulées secondaires bien plus alimentées que les laves pahoehoe. La lave se déforme donc et perd son aspect lisse originel, ce qui forme des gratons (des sortes de grumeaux). Ces coulées s’épanchent tant qu’elles sont alimentées, ce qui ne dure jamais bien longtemps.

Sources : Laurent Perrier, OVPF
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans

Image d’archive : L. Chermette

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