Des restrictions d’accès sur l’île de VULCANO (Îles Éoliennes, Italie) – Mais que se passe-t-il ?
Cette petite île située au nord de la Sicile est bien connue pour ses fumerolles qui forment de jolis dépôts soufrés au bord du cratère de La Fossa, dépôts que l’on pouvait jusqu’alors observer en toute liberté…
Mais depuis juillet, certains paramètres volcanologiques ont nettement augmenté et posent problème :
– La température des fumerolles : l’augmentation est de plus de 100°C à certains endroits, avec un maximum à 340°C. C’est important, même si on est encore loin des températures enregistrées en 1993 : 690°C !
– La quantité de gaz émis : le flux de SO2 est d’environ 110 tonnes/jour (contre 20-30 tonnes/jour habituellement) et celui de CO2 est de 480 tonnes/jour (contre 80 tonnes/jour en temps normal).
– La sismicité : augmentation de la microsismicité superficielle, associée à des séismes appelés VLP, engendrés par le passage de ces gaz en plus grande quantité dans le volcan, qui n’avaient jamais été enregistrés sur ce volcan.
– La déformation du sol : un gonflement du volcan a été repéré à partir de la mi-août même s’il s’est depuis arrêté…
Ces différents paramètres indiquent que le volcan est dans un état d’agitation, obligeant les autorités à passer au niveau d’alerte « jaune » le 1er octobre. Le sommet de La Fossa s’en trouva alors interdit et de nouveaux instruments furent installés pour mieux surveiller le volcan…
Et si les différents paramètres semblent marquer le pas en novembre, les concentrations en gaz dans le village au pied du cône sont importantes à certains endroits, à l’origine de gênes respiratoires pour certains habitants, la mort de certains animaux… C’est pourquoi le maire de Lipari a pris la décision d’interdire aux habitants de ce secteur d’y passer la nuit…
C’est le CO2 qui pose problème, un gaz inodore, incolore et surtout plus lourd que l’air ! 250 personnes vont devoir déménager dans des maisons et hôtels des secteurs plus sûrs de l’île…
Le système hydrothermal du volcan est donc plus actif depuis un peu plus de deux mois. C’est déjà arrivé par le passé, comme entre 1987 et 1993 sans que cela ne débouche sur une éruption. Cet état d’agitation peut aussi être un précurseur d’une future activité éruptive… Plusieurs mois avant la dernière éruption, en 1888-1890, les mineurs qui travaillaient autour des fumerolles ne purent s’y rendre, la faute à des températures trop importantes et une atmosphère irrespirable ! À suivre donc…
Quoi qu’il en soit, cette activité inhabituelle pourrait durer un moment et embêter les locaux, et le tourisme, durablement…
Source : INGV
Ludovic Leduc, pour Objectif Volcans
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