Deux nouvelles espèces de plantes, la renoncule rampante et l’epilobium hornemannii, ont été découvertes sur l’île volcanique de Surtsey en Islande, au cours de l’expédition scientifique annuelle qui a eu lieu cette semaine.

En seulement 50 ans, la flore de l’île a progressé jusqu’à devenir plus variée que celle des autres îles de l’archipel des Westmann. Plus de 71 plantes ont été recensées jusqu’à présent.

L’île de Surtsey a été créée lors d’éruption sous-marine entre 1963 et 1967. C’est aujourd’hui une réserve naturelle et un site classé au patrimoine de l’UNESCO. L’île est protégée et interdite aux visiteurs, excepté aux scientifiques. Depuis son apparition, l’île a subi l’érosion du vent et des vagues, et sa superficie est passée de 2,65 à seulement 1,41 km2 en 2008. La vie a pourtant rapidement colonisé ce petit endroit : mousses, plantes et champignons y sont apparus, ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux, marins et terrestres, comme la sterne arctique, le goéland, le guillemot à miroir, ou encore le macareux moine.

En 2010, le Centre de Surstey a été ouvert sur l’île d’Heimaey ; on y trouve une exposition sur la formation de l’île et le développement de la vie.

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L’île apparue au large du Japon en novembre dernier nous donne l’occasion de revenir sur ce type de phénomènes, nommés éruptions surtseyennes depuis l’apparition de l’île de Surtsey, au large de l’Islande, en 1963.

Ce type d’éruption est caractéristique de l’interaction entre du magma brûlant et une grande quantité d’eau de mer ou d’un lac. Cependant pour qu’un tel phénomène puisse se produire il faut une faible profondeur d’eau, car une trop grande épaisseur étoufferait, sous une pression bien trop forte, toute tentative d’explosion. Une éruption sursteyenne se divise en trois phases : une sous-marine, une hydromagmatique, et une aérienne. Lors de la phase sous-marine, la lave s’échappe par une fissure au fond de l’océan. Au début, la pression de l’eau empêche toute activité explosive, et le volcan sous-marin grandit, s’approchant de plus en plus de la surface. La quantité d’eau faisant pression sur le volcan diminue, et lorsque la pression de l’eau est trop faible, la lave se fragmente sous le choc thermique. On voit alors apparaître un panache au-dessus de la surface, panache composé majoritairement de vapeur d’eau mais aussi de cendres volcaniques. Le volcan continue à grandir, et peu à peu à émerger, jusqu’à ce que la cheminée volcanique débouche au-dessus du niveau de l’eau. On entre dans la phase aérienne, pendant laquelle le rôle de l’eau diminue, et l’éruption continue suivant le type de lave émis par le volcan.

Un schéma de ce type d’éruption en résume les différentes phases.

Ce type d’explosion a également été observé au large de Faial, dans l’archipel des Açores. C’est ainsi qu’est né le volcan de Capelinhos, à l’ouest de l’île, en 1957, soit avant l’île de Surstey.

Photo : Capelinhos, sur l’île de Faial, archipel des açores

On l’apprend aujourd’hui sur le site du Monde, une explosion volcanique sous-marine a fait émerger une île au large des côtes au Japon, ce mercredi 20 novembre. L’île est fumante et un volcanologue a précisé qu’elle pouvait aussi bien disparaître aussi vite qu’elle était apparue, comme se stabiliser. D’environ 200 mètres de diamètre, l’îlot est situé dans l’archipel d’Ogasawara, à environ 1000km au sud de Tokyo.

Ce n’est pas la première fois qu’une île apparaît subitement, suite à une éruption volcanique. C’est le cas de l’île de Surtsey, au sud de l’Islande, dont la formation a duré les 4 ans de l’éruption volcanique, entre 1963 et 1967, et aussi de Capelinos, aux Açores, apparue en 1957. On parle d’ailleurs d’éruption surtseyenne, bien que l’apparition de Capelinos soit antérieure à celle de l’île de Surtsey !

Photo : le phare de Capelinos , sur l’île de Faial, aux Açores

 

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